Hollande chez Bosch à Rodez pour vanter la flexibilité
Dans son usine de Rodez en Aveyron, Bosch a voulu imposer une réduction des coûts de 9,2 millions par an. C''était la condition à un investissement de 29 millions d'euros dans cette usine qui fabrique des injecteurs de moteurs diesel.
Au départ, la direction voulait supprimer neuf jours de RTT, diviser l'intéressement par 2 et geler les salaires. Un accord a finalement entériné un plan de départs volontaires de 112 personnes d'ici à juin 2014, la limitation de l'augmentation des salaires à 0,6 %, et la mise en place d'un compteur temps collectif pour adapter le volume de travail au niveau des commandes. Au mois d'avril 2013, SUD, CGT, CFDT et CGC l'ont signé.
L'usine Bosch de Rodez emploie aujourd'hui 1750 salariés et le syndicat SUD y est majoritaire. Une grève initiée par la CGT et rejointe par SUD avait bloqué l'usine pendant deux jours au mois de mars 2013. Au moment de la signature, le responsable du syndicat SUD avait déclaré à La Dépêche du Midi : Il ne faut pas se voiler la face, c'est un accord de flexibilité. C'était ça ou perdre une fabrication, voire fermer l'usine »,
Accepter de tels accords : c'est une cruelle leçon de choses de ce qu'entraîne l'isolement entre les luttes L'accord chez Bosch est certes moins pire qu'à Renault par exemple. Il n'empêche qu'il entérine la loi du plus fort pour s'en prendre à l'emploi et aux salaires.
Hollande compte venir à Rodez mercredi 29 mai pour saluer la flexibilité imposée par le chantage. Bien sûr qu'en bon politicien, il veut ruser avec le fait que CGT et SUD l'aient signé. Mais l'essentiel est que Hollande et patronat exercent leur chantage pour imposer reculs et abandon des revendications aux salariés. La preuve par Bosch : pour pouvoir espérer briser ces chantages, des actions isolées ne suffisent pas et il faut aller vers la convergence des luttes.
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