L'agro business de la FNSEA et PSA d'accord pour développer les bio carburants
L'agro business de la FNSEA et le constructeur automobile PSA viennent de publier un communiqué commun pour appeler au développement des bio carburants, "idée sinistre de convertir les aliments en combustible". Alors que la question de l'alimentation de tous les habitants de la planète devrait être le premier des besoins à satisfaire, voilà que que ces agro industriels cherchent des nouveaux débouchés pour garantir leurs profits. S'il est bien un domaine où la slogan "nos vies valent mieux que leurs profits" s'applique à la lettre, c'est bien celui là.
Dans un communiqué commun PSA et la FNSEA affirment "l’impact positif que ces nouveaux carburants issus de ressources renouvelables peuvent avoir pour la réduction des émissions de CO2 tout en insistant sur la nécessité de prendre en compte des critères de durabilité dans le développement des produits et des filières". Ils ajoutent leur intention de collaborer "pour atteindre les objectifs de 10% dans chacune des deux filières, bioéthanol et biodiesel, et garantir la performance de ces carburants"
Voir le texte complet du communiqué sur le site de la FNSEA
Pourtant les avertissements et les jugements les plus sévères ne manquent pas pour mettre en cause le développement des bio carburants
La FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, a souligné que l’augmentation mondiale de la production de biocarburants menaçait l’accès aux denrées alimentaires pour les populations pauvres du Tiers-monde. « A court terme, il est très probable que la rapide expansion des carburants verts, au niveau mondial, aura des effets importants sur l'agriculture d'Amérique latine », a affirmé la FAO4.
En effet, la production de biocarburants s’effectue aux dépens des cultures vivrières en puisant dans les réserves d’eau, et en détournant les terres et les capitaux, ce qui entraîne une augmentation des prix des denrées alimentaires et « mettra en péril l'accès aux vivres pour les éléments les plus défavorisés », conclut l’Organisation dans un rapport présenté au Brésil5. Les conséquences sociales désastreuses de cette politique sont aisément prévisibles alors que l’insécurité alimentaire frappe déjà 854 millions de personnes.
Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation, a qualifié la production massive de biocarburants de « crime contre l’humanité » et a averti que le monde se dirigeait « vers une très longue période d’émeutes ». Il a clairement désigné les coupables en fustigeant la politique désastreuse du FMI, le dumping agricole de l’Union européenne en Afrique, la spéculation boursière internationale sur les matières premières engendrée par les biocarburants, le gouvernement des Etats-Unis et l’Organisation mondiale du commerce.
Et le 28 mars 2007, l’ancien président cubain Fidel Castro mettait en garde le monde contre le danger représenté par les biocarburants. Dans une longue réflexion intitulée « Plus de 3 milliards d’êtres humains dans le monde condamnés à une mort de faim et de soif prématurée », il avait dénoncé « l’idée sinistre de convertir les aliments en combustible » élaborée par le président Bush comme ligne économique de la politique étrangère des Etats-Unis. Le locataire de la Maison-blanche a fait part de sa volonté de produire 132 milliards de litres de biocarburant d’ici 2017