L'appel des travailleurs coréens de Valéo
Si l’entreprise à laquelle vous avez consacré plus de 20 ans de votre vie vous licenciait du jour au lendemain sans la moindre explication, quelle serait votre réaction ? Quelle serait votre réaction si votre lettre de licenciement était apportée par Chronopost à votre domicile alors même que vous êtes encore sur la chaîne de montage de votre usine ?
C’est ce qui est arrivé aux ouvriers coréens de l’entreprise Valeo-Corée. Le 26 octobre 2009, nous nous sommes rendus à l’usine comme d’habitude et avons appris la liquidation de notre entreprise à compter du 30 octobre. Une fois la lettre envoyée, la direction a démissionné et quitté le pays, rendant ainsi impossible toute négociation avec nos syndicats. La multinationale française Valeo, qui emploie plus de 60 000 salariés dans 27 pays, est le fournisseur du concessionnaire automobile Renault et notamment de l’usine Renault-Samsung implantée en Corée du Sud.
Face à la précarité dans laquelle nous sommes plongés au début de l’hiver, sans emploi et, pour certains, sans logement, Valeo nous a répondu que la crise économique obligeait chacun à faire des sacrifices. Le 20 octobre 2009, Valeo annonçait, pour le troisième semestre de l’année 2009, les plus fortes recettes depuis 2005 ! La société française se targue même sur son site internet d’avoir su traverser et surmonter la crise grâce à la reprise de croissance des marchés asiatiques et tout particulièrement du marché coréen (+14%).
La société française a refusé de négocier et même de rencontrer les syndicats coréens. Depuis qu’elle a acheté Valeo-Corée en 2005, Valeo s’est octroyée chaque année des commissions de 3% sur les ventes brutes de l’usine coréenne, sans jamais réinvestir un centime dans les équipements coréens. Elle a également procédé à la vente du terrain de l’usine ; l’entreprise coréenne n’a jamais vu la couleur de cet argent immédiatement transféré en France. Après avoir exploité les ouvriers coréens pendant deux ans (baisse drastique de salaire, réduction des effectifs, ignorance complète des syndicats), Valeo ferme son usine coréenne et met tous les ouvriers, qui ont pourtant contribué à son profit, dans une situation de très grande précarité. La société française a agit sans tenir compte de l’article 41 de la convention collective qui exige 90 jours de préavis, des négociations avec le syndicat et la conclusion d’un accord entre le syndicat et la direction, avant de procéder à un changement majeur dans l’entreprise.
C’est pourquoi nous sommes venus demander aux travailleurs en France de nous montrer leur soutien et leur solidarité afin que nos revendications soient enfin entendues et satisfaites : nous luttons pour la réouverture de notre usine, l’annulation des licenciements injustifiés de l’ensemble des ouvriers, et, pour ce faire, l’ouverture de négociations directes avec les syndicats.
Ce que vous pouvez faire pour nous aider :
1. Signer la pétition demandant à VALEO et RENAULT d’assumer leur responsabilité sociale vis-à-vis des ouvriers qui contribuent à leur prospérité.
2. Porter un ruban (et dire à vos collègues de faire de même !) pour afficher votre solidarité avec les ouvriers coréens.
3. Vous joindre à notre sit-in et faire passer le message.
4. Appeler VALEO et RENAULT pour leur rappeler leur responsabilité sociale face aux ouvriers qu’ils savent exploiter quand ils en ont besoin :
VALEO : 01 40 55 37 93
RENAULT : 01 76 84 04 04