L'usine Bosch de Vénissieux de nouveau sur la sellette
En 2009, le numéro un mondial des équipements automobiles a réduit ses effectifs de 400 à 500 personnes en France. Plus de 500 nouveaux départs pourraient intervenir dans les prochains mois.
Quand il s'agit d'ajustements structurels, le leader mondial des équipements automobiles n'hésite pas à tailler dans ses effectifs. Le groupe compte près de 11.000 salariés de moins dans le monde que l'année dernière. Bien implanté dans l'Hexagone, il y a réduit son périmètre de 400 à 500 collaborateurs, si bien qu'il n'y emploie plus que 9.000 personnes.
Le chiffre d'affaires des activités automobiles a en effet chuté de 18 % l'an passé dans le monde. « En France, la baisse est plus accentuée parce que nous n'avons pas bénéficié du rebond en Chine et en Inde », explique Guy Maugis, président de Bosch France. La quasi-totalité des effectifs a connu le chômage technique dans les usines automobiles françaises, pendant une durée allant jusqu'à trois semaines pour certaines unités.
L'usine de Beauvais a subi les conséquences d'un changement de cap dans les systèmes de freinage. Bosch estime qu'il est trop difficile de se différencier de ses concurrents dans ce métier et veut réduire la voilure. L'usine picarde, qui employait 240 personnes il y a un an, devrait fermer ses portes en milieu d'année. Même sort pour la petite unité de Pont-de-l'Arche, près de Rouen, où 70 employés fabriquent des cylindres de roue.
Mais les restructurations ne sont pas achevées et plus de 500 départs pourraient intervenir dans les prochains mois. Des plans de retraite anticipée sont notamment prévus à Mondeville, dans le secteur électronique, et à Onet-le-Château, près de Rodez, une importante unité de production de Bosch en France, qui vient pourtant de bénéficier de nouveaux investissements.
Quant au site de Vénissieux, sa pérennité n'est toujours pas assurée. L'usine emblématique, parce que les salariés avaient accepté d'augmenter leur temps de travail sans gagner plus, souffre d'une baisse de chiffre d'affaires de 40 % par rapport à 2008. Les systèmes d'injection qu'elle fabrique ne correspondent pas aux futures normes de gaz d'échappement. Faute de repreneur pour l'instant, Bosch doit voir d'ici à la fin du mois d'avril si l'usine peut fabriquer d'autres produits, sans quoi la fermeture sera inévitable.