La famille Peugeot attend le constructeur chinois Dongfeng
Après la suppression de milliers d’emplois et la fermeture du site d’Aulnay, PSA veut imposer à marche forcée son accord anti social. Le temps presse pour Varin et la famille Peugeot car ils sont dans le même temps engagés dans une négociation avec le constructeur chinois Dongfeng. Dans la corbeille de mariage, PSA est pressé de mettre le maximum d'attaques anti sociales envers les salariés.
Le temps des rumeurs est dépassé. Les dirigeants de Dongfeng l'annoncent ouvertement dans la presse chinoise. Tout aussi officiellement, General Motors a déclaré que ce rapprochement ne compliquerait pas la situation, et a donc donné son consentement. Le gouvernement français est impliqué dans les négociations. Finalement les seuls auxquels on ne dit rien, ce sont les salariés de PSA.
Dongfeng prendrait 30 % du capital de PSA pour 1,2 milliard d'euros. Le capital de PSA Peugeot Citroën est aujourd'hui contrôlé à 25,2% par la famille fondatrice Peugeot - qui possède 37,9% des droits de vote. Bref, famille Peugeot et le constructeur chinois seraient à quasi-égalité. Les requins vont se disputer la place du chef.
Le milliard d'euros que se propose d'apporter Dongfeng, la famille Peugeot aurait pu le fournir avec ses fonds accumulés dans d’autres secteurs d'activité et les paradis fiscaux. Elle préfère le placer ailleurs que dans l'automobile. La famille Peugeot a pendant des décennies accumulé des profits grâce au travail des ouvriers, et maintenant se tire avec le magot : telle est la vérité de cette opération financière.
Le gouvernement laisse la famille Peugeot supprimer des emplois et investir là où l'herbe est la plus verte pour ses profits. Il se refuse à tout moyen pourtant légitime de rétorsion. La propriété privée des moyens de production leur est sacrée.
Qu'ils soient chinois ou français, les capitaux investis ont le même but : rapporter des profits aux actionnaires. Eux qui fusionnent et multiplient les accords, ils vont utiliser cette opération pour attiser la concurrence entre salariés. Refusons leur piège : par-delà pays et continents, les avancées gagnées par les salariés dans un pays aident les autres.