La famille Peugeot sauve sa mise
Il est maintenant acquis que le constructeur chinois Dongfeng et l'Etat français vont renflouer le groupe PSA en apportant chacun 524 millions d'euros. Ils auront chacun 14 % des droits de vote au conseil d'administration.
Au total l’opération de recapitalisation va apporter en tout 4 milliards d'euros au capital de PSA. La famille Peugeot reste actionnaire avec 14 % des droits de vote, mais perd le contrôle du groupe. La famille Peugeot s'est enrichie depuis deux siècles sur le dos des ouvriers, et depuis que les affaires tournent moins bien dans l'automobile, place son argent ailleurs. Sa gestion est passée par la casse sociale que l'on connaît, et elle continuera de rester actionnaire pour toucher des dividendes en se dégageant de la responsabilité de la gestion de l’entreprise. Voilà la vraie nature du capitalisme choyé par le gouvernement !
La banque PSA Finance reste en dehors de toute l'opération. La famille Peugeot ne va pas se priver d'un tel magot qui a déjà bénéficié d'une caution de sept milliards d'euros donnés en garantie par le gouvernement. Une discussion « exclusive » est engagée avec la banque espagnole Santander pour partager le butin. Bien loin de saisir tous les biens de cette famille en déconfiture, le gouvernement laisse faire !
Si, au moins, l’afflux de ces capitaux permettait de maintenir l'emploi de milliers de travailleurs ! Malheureusement ce n’est pas le but recherché et rien n'est garanti. Moscovici : « Il n'y aura pas de nouvelles fermetures d'usines », sous entendu il pourra y avoir de nouvelles suppressions d'emploi comme déjà annoncé à Rennes ou à Poissy. Montebourg « La production de voitures PSA en France sera de un million de véhicules en 2016». Des engagements sur les bagnoles, mais pas sur l'emploi des salariés ! Cependant même un court répit, pourrait permettre de préparer les ripostes nécessaires.
L'arrivée du deuxième constructeur chinois dans le capital de PSA est une étape de plus dans la mondialisation capitaliste de l'automobile. L'industrie automobile en Chine est déjà l'une des plus puissantes de monde. PSA et Renault y arrivent après Volkswagen, GM, Nissan, et Toyota. Même si la prétention nationale française doit en prendre un coup, la question centrale n'est plus celle des transferts de technologie que les chinois voudraient piller aux meilleurs ingénieurs français ! Dongfeng apporte du capital pour rentabiliser à moyen terme son investissement et trouver aussi de nouveaux débouchés.
Au même moment qu'était annoncé cette opération, le concret était la suppression de lignes de fabrication à Poissy et à Mulhouse. Ancien numéro 2 de Renault, Tavarès est le nouveau patron opérationnel de PSA. A le laisser faire, il sera aussi bon élève de Dongfeng qu'il l'a été du PDG de Renault, Carlos Ghosn !
Lire L'Humanité : Accord PSA Dongfeng A quoi joue l'état français .
Lire Le Monde : Le contenu de l'accord
Lire Le Monde : PSA Comment les Pablo ont lâché le volant.. Où on apprend comment Thierry Peugeot réveille dans la nuit son ami Moscovici