La famille Peugeot se préparerait à laisser le contrôle de PSA à General Motors

Publié le par Source Agence de presse Reuters

L'agence de presse Reuters a publié une dépêche indiquant que la famille Peugeot "a maintenat accepté le principe de céder le contrôle du groupe à General Motors" et que pour le gouvernement français "l'Etat n'est pas opposé "par principe" à ce que le premier constructeur français soit contrôlé par un groupe étranger".

Les informations founries par l'agence Reuters, citant des souces  anonymes, tant chez PSA, GM et le gouvernement français, sont à ce stade des rumeurs. Il n'empêche qu'elles confirment  le processus engagé depuis plusieurs années de désengagement de la famille Peugeot de l'industrie autimobile, allant chercher des placements plus profitables. Alors que  la famille place et planque tous ses capitaux ailleurs, la question de l'expropriation de la famille Peugeot est vraiment une question d'actualité

LONDRES/PARIS (Reuters) - La famille Peugeot est prête à céder le contrôle de PSA Peugeot Citroën si elle parvient à convaincre General Motors de renforcer l'alliance entre les deux groupes et d'injecter de nouveaux fonds, a-t-on appris de plusieurs sources proches du dossier.

PSA et la famille fondatrice du groupe automobile français, qui en contrôle toujours le capital, se sont à nouveau tournés vers GM, deuxième actionnaire à hauteur de 7%, après avoir examiné en vain d'autres partenariats possibles, notamment avec le constructeur chinois Dongfeng, allié de PSA via une coentreprise en Chine, ont ajouté les sources.

Selon elles, les discussions exploratoires ont porté sur une vente de 30% du groupe à un consortium conduit par le groupe chinois, mais n'ont pas abouti.

"GM est confronté au même problème de surcapacité avec (sa filiale européenne) Opel, et c'est pour cette raison que PSA essaie de le convaincre de fusionner les deux", a indiqué une des sources, sous couvert d'anonymat. "La famille Peugeot a maintenant accepté qu'elle devra céder le contrôle, donc ce n'est plus un obstacle."

Les Peugeot détiennent actuellement 25,44% du capital de PSA et 38,07% des droits de vote. La famille a déjà laissé diluer sa participation lors de l'augmentation de capital d'un milliard d'euros organisée en mars 2012 dans le cadre de l'alliance avec General Motors, puisqu'elle détenait avant cette opération 30,96% du capital et 48,3% des droits de vote.

VERS UN NOUVEAU PLAN INDUSTRIEL

La famille est désormais prête à tomber sous la barre des 33% des droits de vote. "Les moyens de la famille Peugeot ne sont pas illimités et il y a le principe de réalité", a ajouté une autre source.

GM, PSA et la famille Peugeot ont refusé de faire un commentaire. "Nous ne commentons pas les spéculations ou les rumeurs", a répondu un porte-parole du groupe français

La semaine dernière, le directeur général de General Motors Dan Akerson a répété devant des journalistes en Chine qu'il n'avait pas l'intention à ce stade d'injecter des fonds supplémentaires dans son partenaire, tout en ajoutant: "Si nous voyons que des choses changent, nous évaluerons la situation."

La question d'un renforcement de l'alliance entre les deux partenaires, notamment au niveau de leurs activités en Europe -Peugeot, Citroën et Opel- s'est déjà posée l'an dernier, mais le projet avait été suspendu à l'automne en raison de sa complexité politique et sociale, ainsi que des difficultés de Banque PSA Finance.

L'objectif est d'aller au-delà des projets actuels, axés sur une mise en commun des achats et la conception de trois familles de véhicules sur des plates-formes communes.

"PSA devra présenter un nouveau plan industriel pour convaincre de participer à une augmentation de capital et le seul espoir c'est GM", a indiqué une des sources.

"(Les dirigeants de GM) sont prêts à injecter de l'argent supplémentaire s'ils peuvent contrôler l'activité, intégrer Peugeot et Opel et rationaliser la production", a-t-elle ajouté.

PAS D'OPPOSITION DE PRINCIPE

Une source gouvernementale a dit s'attendre elle aussi à ce que PSA présente un nouveau plan de marche dans les prochains mois. Et si l'Etat n'est pas opposé "par principe" à ce que le premier constructeur français soit contrôlé par un groupe étranger, il veillera à la préservation des sites et des emplois en France, a-t-elle ajouté.

Quitte, selon plusieurs sources, à prendre si nécessaire une participation dans PSA, directement ou via un véhicule public d'investissement.

Restructurer davantage les activités des deux groupes en France et en Allemagne ne sera pas chose aisée, surtout après le choc de la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois et à l'approche des élections législatives outre-Rhin en septembre.



Le temps presse pourtant. Si PSA souligne que la question n'est pas d'actualité, plusieurs personnes au fait du dossier ont indiqué que le groupe aura probablement besoin d'une nouvelle injection de cash et qu'il devra, d'ici la fin de l'année, préparer le terrain à une telle opération.

Pour tenter d'endiguer son hémorragie de trésorerie, PSA a engagé un plan de réduction de coûts passant par 8.000 nouvelles suppressions d'emplois en France et a cédé l'an dernier pour deux milliards d'euros d'actifs. Il a maintenu fin avril sa prévision d'un cash flow à l'équilibre fin 2014 et d'une réduction de moitié, à 100 millions d'euros environ, de sa consommation mensuelle de cash cette année.

Le groupe devrait confirmer cet objectif lors de la publication de ses résultats semestriels à la fin juillet, même si les ventes de PSA se sont détériorées en avril et en mai plus rapidement que la moyenne du marché européen.

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