La répression de Renault en Turquie : le témoignage du syndicat Birleşik Metal-İş
| Le syndicat Birleşik Metal-İş a publié sur "Youtube" un reportage video sur la grève des ouvriers de l'usine Bursa de Renault et la répression qui les a frappés au mois de novembre 2012. Ce reportage est accompagné de cette présentation. La responsabilité de la direction de Renault est clairement engagée. |
Pour voir la vidéo plein écran. Passer la première minute pour commencer les images
En novembre 2012, les métallos dans différentes villes et usines à travers toute la Turquie ont protesté contre le projet de convention collective Turk Metal, syndicat "jaune" au service du patronat. Les travailleurs de Renault, Arçelik, Ford Otosan, Otokar étaient au premier rang. Ils criaient: «istifa, istifa, istifa", "démission démission, démission". Les travailleurs de l'usine Arçelik Eskişehir ont organisé une marche de 15 kms.
Mais le plus important de ces manifestations a eu lieu dans l'usine Oyak Renault de Bursa. Le 12 Novembre, les travailleurs qui travaillent dans l’équipe de 16 heures à minuit ont arrêté le travail à 18h30 et se sont rassemblés sur place en usine.
Les travailleurs avaient deux exigences principales : le retrait du projet de convention collective et la "démission" du syndicat jaune Turk Metal pour qu’il quitte les lieux de travail. La manifestation a débuté sur la chaîne de montage, et s’est étendu à la division carrosserie et à d'autres divisions. L’arrêt de travail s’est poursuivi jusqu'à minuit. Plus tard dans la nuit, le directeur de l'usine est venu à l'usine ne voulant parler qu'avec une délégation de cinq personnes, menaçant également les travailleurs en déclarant qu'ils devaient immédiatement retourner à la production. Sinon il ne serait pas responsable de ce qui arriverait. Les travailleurs ne sont pas retournés à la production, et ont attendu l’équipe de nuit. La direction de l'usine de Bursa eut peur que la manifestation ne s’étende trop et a annulé l’équipe de nuit.
Ils voulaient essayé d'empêcher les travailleurs de se rencontrer. Mais les travailleurs n'ont pas quitté l'usine, et une partie des travailleurs de l’équipe de nuit, ainsi que les travailleurs de différents lieux de travail dans la région sont venus en face de l'usine Renault pour soutenir les travailleurs en grève.
La venue des travailleurs de Bosch présents en face de l'usine a une signification symbolique et spécial pour les autres travailleurs car les travailleurs de Bosch ont récemment rejoint le Birleşik Metal-İş et sont su résister contre toutes les pressions et les attaques violentes venant à la fois de l'entreprise et à la fois et du syndicat jaune Métal Turk.
Les dirigeants du syndicat jaune Turk Metal et leurs hommes de main ont essayé de provoquer les travailleurs les uns contre les autres. Mais cette stratégie n'a pas fonctionné et aux environs de 23 heures 40, ils ont attaqué les manifestants. Trois travailleurs de Bosch venus en face de l'usine Renault pour montrer leur solidarité ont été gravement blessés. Vers minuit, la police est intervenue, annonçant que, conformément à la loi, il est interdit de rester dans l’usine après minuit, et voulant mettre tous les travailleurs dans les bus de service. La police voulait empêcher que les travailleurs attendant à l'extérieur rencontrent les travailleurs quittant l'usine.
Certains de ces travailleurs ont fait valoir auprès de la police qu'ils ne voulaient pas quitter l'usine. Ils ont dit que s'ils quittaient maintenant l’usine , "la même chose qui s’était passé en 1998 allait se reproduire, et ils vont commencer à nous licencier" Malheureusement, ils avaient raison et 23 des travailleurs grévistes ont appris qu'ils étaient licenciés. Également 10 autres travailleurs de l'équipe de nuit venus en face de l'usine pour montrer leur soutien à leurs camarades en lutte, ont été aussi licenciés.