La solidarité internationale au salon automobile de Detroit
Le mois de janvier est aux États-Unis le mois du salon de l'automobile de Detroit .C'est aussi l'occasion pour les militants de l'automobile de rappeler les ravages de la politique des grands constructeurs, tant sur le territoire américain que dans les nombreux pays où ils ils possèdent des usines.
La Caravane des travailleurs de l'automobile organise chaque année depuis la crise économique une manifestation devant le Salon de l'automobile nord-américain, cette démonstration à la gloire des grandes compagnies capitalistes. La manifestation eut lieu cette année les 13 et 14 janvier 2013.
Il y fut lu un appel à la solidarité internationale des travailleurs de GM et de PSA. Lire le texte de cet appel tel qu'il nous a été transmis. Il appelle notamment au soutien envers le combat des ouvriers accidentés du travail de General Motors en Colombie.
Le témoignage d'un ouvrier colombien d'une usine de General Motors est exemplaire de la politique menée par cette entreprise. Voici des extraits de l'article publié par "Solidarity" publiant ce témoignage.
Jusque dans les années 1990, les travailleurs colombiens étaient parmi les plus organisés en Amérique latine, et les syndicats colombiens parmi les plus forts." Mais en 1990, sous la pression des Etats-Unis, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, la mise en œuvre des politiques d’austérité et d'ajustement structurel ont grandement affaibli les travailleurs.
Dans l’usine d'assemblage General Motors de Bogota (GM-Colmotires), cela a conduit à une baisse de la syndicalisation passant d’un maximum de 1.400 syndiqués à seulement 45 aujourd'hui. Les droits des travailleurs ont été attaqués, et la Colombie est aujourd'hui l'endroit le plus dangereux au monde pour les syndicalistes. Plus de militants syndicaux sont tués en Colombie chaque année que dans tous les autres pays du monde réunis.
Les ouvriers accidentés du travail peuvent très souvent être licenciés sans indemnités. GM-Colmotores a ainsi licencié des dizaines de salariés blessés au travail au cours de la dernière décennie. Un de ces travailleurs était un ouvrier soudeur Jorge Parra ; il avait été congédié en Novembre 2010 alors qu’il se remettait d’une opération chirurgicale suite à un accident du travail, avait obtenu sa réintégration, et avait à nouveau été licencié en Juillet 2011. Il avait alors crée une organisation appelée ASOTRECOL (Association des travailleurs blessés et les ex-travailleurs de General Motors Colmotores).
Jorge Parra et ses camarades ont protesté pendant un an devant l’ambassade des Etats Unis à Bogota, lieu finalement plus sûr que les abords de l'usine et désignant les véritables responsables. Ils ont ensuite commencé une grève de la faim, plusieurs d’entre eux se cousant les lèvres.
Devant l’émotion qu’a suscité cette initiative, General Motors avait finalement accepté une médiation initiée par l’administration nord américaine. GM ne proposa que des aumônes avec des indemnisations ne couvrant même pas les frais d’hospitalisation suite aux accidents du travail.
A partir de septembre 2012, les membres d'Astrotecol se rendirent aux Etats-Unis. Jorge Parra a déclaré dans un interview aux camarades de Solidarity ; « Nous avons reçu le soutien de nombreuses personnes à Detroit, à Portland à travers les États-Unis. Nous avons également obtenu le soutien en provenance de la Corée du Sud, le Brésil, l'Équateur, le Venezuela, tous ces pays ont des usines de montage GM, et de nombreuses autres régions du monde. Lorsque nous recevons ces messages de soutien, nous comprenons que nous ne sommes pas seuls dans la lutte"
Lire le texte complet de cet interview en anglais sur le site de Solidarity