Le 16 octobre prendre la rue...et continuer !

Publié le par obert Pelletier L'Anticapitaliste 15 octobre 2014

Pourtant totalement discrédité, le gouvernement n’hésite pas à amplifier sa politique guerrière en Irak, en Syrie et en Afrique, à multiplier les mesures antisociales. Dans le même temps, Valls s’aligne sur les plus réactionnaires, continue à se présenter en meilleur ami des patrons, tout en jouant les gros bras face aux grévistes. Et pour faire bonne mesure, le pouvoir multiplie la répression contre les militantEs, l’interdiction de manifestation ou de réunion publique...

Pleinement écouté, le Medef multiplie ses exigences (suppression de jours fériés, du SMIC, des 35 heures, du CDI...). La réduction de la Sécurité sociale à un service minimum, l’augmentation du temps de travail, le report de l’âge légal de départ en retraite, la réduction du code du travail aux exigences du patronat sont plus que jamais dans ses objectifs. Encouragés par les renoncements du pouvoir, les mouvements réactionnaires renouvellent leurs démonstrations de force dans la rue. L’extrême droite politique profite du dégoût, du rejet de ces politiques et des partis qui les mettent en œuvre.

Des résistances, des luttes qui gagnent
Les pilotes d’Air France, les femmes de chambre de l’hôtel de luxe Park Hyatt, viennent de nous rappeler que la mobilisation, la grève, étaient encore le moyen de faire reculer les patrons et les gouvernements. Les personnels des services hospitaliers restent déterminés et leurs mobilisations ont déjà permis des victoires à Caen ou Villejuif. Les retraitéEs étaient massivement dans la rue le mardi 30 septembre. Les précaires, les intermittentEs, les privéEs d’emplois étaient également mobilisés le 1er octobre. Les salariéEs de Ford, soutenus par celles et ceux de différents secteurs de la région, se sont rappelés au bon souvenir de leur patron et du gouvernement au Mondial de l’Auto le 4 octobre. Ce samedi 11 octobre, des milliers de victimes de l’amiante et leur proches exigeront la condamnation des responsables de cette mortelle contamination. Ce même jour, des manifestations sont prévues contre le Tafta, traité instaurant une zone de libre-échange transatlantique, et contre la fracturation hydraulique.
Autant de luttes qui, après celles des cheminotEs, des postierEs, de Notre-Dame-des-Landes, montrent que des résistances sont possibles, base de l’indispensable « Tous ensemble ».

Complicité et passivité
Dans cette situation, on pourrait s’attendre à ce que les directions syndicales mettent tout en œuvre pour encourager, fédérer, rassembler ces luttes, ces mobilisations. La CFDT et ses alliées approuvent l’essentiel des mesures gouvernementales et sont prêtes à tout négocier avec un patronat bien déterminé à poursuivre ses offensives.
Pour la direction de la FSU, c’est la plus grande discrétion afin de ne pas fâcher un gouvernement à l’encontre duquel les critiques restent très modérées. Du côté de la direction de la CGT, dont l’isolement en interne est grandissant, c’est, de fait, le dialogue social qui sert de boussole. Pour elle non plus, pas question d’aller vers un affrontement avec le gouvernement.
Et pour compléter le tableau, la proximité d’élections professionnelles, à fort enjeu en matière de représentativité, amplifie les concurrences et limite les volontés de mobilisations unitaires.

La rue est à nous !
Mais après la nouvelle démonstration des forces réactionnaires dimanche dernier, il est encore moins question de leur laisser le monopole de l’occupation de la rue, des mobilisations antigouvernementales.
La journée de mobilisation du 16 octobre doit servir à regrouper, à faire converger les résistances. Même si les hésitations ou les manœuvres des directions syndicales ne favorisent pas la mobilisation. Toutes celles et ceux qui sont mobilisées contre « l’Hôstérité » dans la santé, contre les attaques en direction des précaires, des chômeurEs, des retraitéEs, qui se battent pour défendre leurs emplois, etc. doivent se retrouver pour crier leurs colères. Contre ce gouvernement aux ordres du Medef, contre des actionnaires et des patrons toujours plus exigeant et arrogant. Et, à Paris, il faut être présents, dès le matin, avec les salariéEs de l’automobile et de la métallurgie CGT devant le Mondial de l’Auto.
Mais cette journée ne doit pas être une nouvelle journée sans lendemain. Dans les semaines qui viennent, le vote du budget va concrétiser la politique antisociale du gouvernement. Partout discutons, décidons, inscrivons-nous dans une démarche de mobilisation nationale, interprofessionnelle, assise sur des grèves et des manifestations. Il est urgent de faire reculer ce patronat, ce gouvernement et ces forces réactionnaires.

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Publié dans France

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