Le chantage envers les travailleurs de l'automobile s'étend à toute l'Europe
Au mois de janvier 2011, ce sont les salariés de Nissan en Catalogne qui ont fait les frais d'un autre référendum chantage. Décidément Ghosn, le patron de Renault Nissan et Marchionne, le patron de Fiat s'échangent leurs "secrets" de maîtres chanteurs.
La direction de Nissan a posé comme condition à la fabrication d’un nouveau modèle de fourgonnette pick up l’acceptation par les salariés d’une remise en cause des accords précédemment en vigueur. Parmi les propositions chantages de Nissan, il y a un gel des salaires pour la période 2012-2014, une augmentation de la productivité de 6% impliquant un temps de travail effectif sur les machines plus long à partir d’avril 2011, la mise en place de 15 samedis travaillés par salarié au cours de l’année, et un volant de 40 heures d’horaires variables à la disposition du patron.
Concurrence mondialisée entre salariés oblige, les usines Nissan de Catalogne étaient comparées à une usine d’Afrique du sud.
Les syndicats UGT et ont accepté ces propositions et appelé les salariés à voter oui . Les « commissions ouvrières » et la le syndicat CGT avaient appelé à voter non.
Le chantage patronal a fait des ravages lors du referendum qui s’est tenu le 11 janvier 2011. Dans l’usine de « Zona Franca », les 2 804 salariés votants ont accepté le chantage à 69,8% et dans celle de Montcada, les 214 salariés votants ont voté oui à 75%. Dans les deux usines, la participation des salariés a été supérieure à 90%. Dans l’usine de Montcada, ce sont les commissions ouvrières qui sont le syndicat majoritaire.
En riposte à ce résultat, les commissions ouvrières ont déclaré « continuer à se battre avec l’ensemble du personnel quel que soit le résultat du référendum, et en réponse aux violations continues des accords qui sont imposées à tous les travailleurs… Nous avons choisi de défendre les intérêts des travailleurs de la meilleure façon possible et ne pas succomber à la peur et la pression des stratégies patronales »
Les CCCO poursuivent : "Le chantage envers les travailleurs s'étend à toute l'Europe. le patronat veut faire chanter les travailleurs de Nissan, et les travailleurs de Fiat en Italie connaissent une même situation. Il faut analyser les similarités entre les cas de Nissan et de Fiat, qui n'ont peut être pas la même ampleur et la même importance sociale et politique. Mais ce sont bien les mêmes orientation qui s'appliquent."
Fiat, General Motors, Continental, Nissan présidé par le patron de Renault Carlos Ghosn, veulent partout en Europe remettre cause les dispositions régissant actuellement salaires et conditions de travail. Face à cette offensive concertée et coordonnée, l’urgence est vraiment à une riposte européenne.