Le "full-kitting" chez PSA
Le full-kitting est une méthode d'approvisionnement des lignes de montage enchaînant encore chacune et chacun son poste de travail. La CGT PSA Mulhouse a publié une information sur les conséquences sur l'emploi et les condtiions de travail.
L'introduction du Full-Kitting dans l'usine PSA de Mulhouse participe à la réalisation de l'objectif de réduction de 1 100 euros par véhcule. Des essais sont déjà en route dans le secteur Préparation portes.
Le Kitting tire ses origines des méthodes de travail du Toyotisme. Les pièces de chaque véhicule sont rassemblées en amont dans une zone de préparation et mises sur des kits mobiles pour être ensuite emmenées vers la ligne de montage et le véhicule correspondant au kit.
La majorité des différentes références de pièces à monter sur le véhicule ne sont donc plus sur des kanbans en bord de ligne, mais sur ces kits correspondant à chaque véhicule, puis directement introduits ou indexés sur les luges ou les balancelles en ligne de montage.
Ses conséquences :
Que ce soit chez Renault, PSA, Ford ou Toyota, le Kitting se traduit partout par des suppressions de postes et une aggravation des conditions de travail.En logistique, la majorité des postes d'approvisionnement en bord de ligne sont supprimés : Suppression des trains et de la majorité des caristes. A Sevelnord, sur 11 postes de caristes en bord de ligne, 7 ont été supprimés, entraînant l'aggravation des charges de travail et des risques pour les caristes qui restent.
Partout, le Kitting entraîne la suppression des quelques postes restant en « petite préparation », ces postes principalement tenus par des travailleurs ayant des problèmes de santé et des handicaps légers. Quant aux salariés affectés à la préparation des kits, ils effectuent de véritables marathons de plusieurs kilomètres chaque jour entre leurs Kanbans pour approvisionner et préparer ces kits.
Pour faire accepter le Kitting aux travailleurs enlignés à la chaîne, la direction leurs expliquera qu'ils auront moins de « charge mentale », puisqu'il n'y aura plus de fiches de montage, ou encore qu'ils seront moins fatigués puisqu'ils n'auront plus les déplacements à effectuer jusqu'aux Kanbans.
Dans les faits, les travailleurs seront encore plus dépendants des rythmes imposés, avec une rentabilisation des gestes (répétitivité, nombre de pièces à monter) et déplacements poussée au maximum, dans un espace plus réduit avec moins d'autonomie et de gestion de leur temps. C'est donc moins de contact avec les autres, moins de réflexion et plus de stress.
A Sevelnord, la méthode est en application depuis peu, mais on y constate déjà une explosion des lésions musculo-squelettiques et des cas de burn-out (épuisement par le travail), dus au Full-Kitting et aux suppressions d'emplois qu'il entraîne.
Une méthode à combattre
Dans les mois qui viennent, avec le NCS et le Full-Kitting, la direction va mettre en place le travail à son plus haut niveau de rentabilisation pour les actionnaires et la famille Peugeot, avec comme conséquence l'aliénation la plus extrême pour les travailleurs.
A plusieurs reprises ces derniers mois, à Mulhouse comme dans le reste du groupe, les salariés se sont fait entendre par leurs débrayages et leurs mobilisations. C'est à cela qu'il faut impérativement se préparer.