Les effets à long terme de la pénibilité du travail
Le syndicat CGT Peugeot Mulhouse a publié le résumé de ce rapport :
Gérard LASFARGUES, professeur du CHU de Tours, dénonce, dans un rapport récent, les conséquences de l’intensification du travail sur la santé.
Le rapport détaille trois types de conditions de travail pénibles et dont les effets sur l’espérance de vie sans incapacité sont « présents à long terme, reconnus et mesurables » :
Ainsi, le travail de nuit ou posté : au-delà d’un impact sur la santé à court terme connu (troubles du sommeil, nutritionnels, etc…), les effets à long terme pointent, étude à l’appui, une augmentation des risques coronariens et cardio vasculaires.
Ce que nous constatons d’ailleurs sur le site de Mulhouse. Malgré la baisse constante des effectifs, le nombre de salariés orientés en cardiologie ne cesse d’augmenter. Pour la seule usine du Montage, sur le rapport annuel d’un des deux médecins du travail, le nombre de salariés orientés en cardiologie est passé de 5 en 2006 à 18 pour l’année 2009. Le rapport de l’autre médecin ne permet pas de vérifier le même phénomène puisque les orientations n’y sont pas détaillées.
La pénibilité physique : on sait que le travail à la chaîne ou sous cadences imposées est grandement responsable de l’explosion de troubles musculo-squelettiques qui surviennent pendant l’activité professionnelle.
Mais, relève le rapport, « l’accumulation durable de contraintes liées aux cadences, à la manutention de charges lourdes, aux efforts physiques et aux contraintes posturales dans le travail, peut se payer à long terme par des phénomènes d’usures précoces ou de morbidité irréversible touchant l’appareil moteur ».
L’exposition aux toxiques : qui peut entraîner, à court terme, des pathologies « irréversibles, invalidantes et excluant du travail », comme les asthmes professionnels, mais un lourd risque à long terme, illustré par les agents cancérigènes : la majorité des cancers d’origine professionnelle surviennent après l’âge de 65 ans. On en dénombre chaque année plusieurs milliers de nouveaux cas et leur fréquence augmente.
En conclusion, l’auteur du rapport souligne : « le risque de vieillissement accentué par le travail, de déclin de capacités, d’accentuation de déficiences liées à l’âge et de problèmes de santé différés, postérieurs à la vie active, est essentiel à considérer et étaye la légitimité sociale de départs anticipés pour compenser cette usure par le travail ».