Les salaires soit disant plus élevés en France qu'en Allemagne, des bobards démontés

Publié le par Etude APEX 24 février 2011

Apex, instance au service des élus et des CE,  vient de publier sur son site internet une étude "les salariés français plus chers que les allemands ?"  où affirmations et mensonges du MEDEF et du gouvernement sont démontés.

 Lire le texte complet sur le site d'Apex

 

Quelques extraits de cette étude

 

Alors que le débat public s’orientait vers l’inégalité fiscale et le bouclier du même nom, la diversion n’a pas tardé. Il fallait s’y attendre, à peine était-il établi que l’Allemagne faisait beaucoup mieux que la France en matière de croissance (+2,2% au deuxième trimestre 2010 pour l’Allemagne contre +0,6% pour la France), que le Medef et le gouvernement s’engouffraient dans une explication volontairement unilatérale : le "coût du travail".

Problème pour le "modèle" allemand : voici que les syndicats allemands demandent de fortes augmentations de salaires après toutes ces années de retenue. Volkswagen vient de signer un accord prévoyant 3,2% de hausse générale et le versement d'une prime exceptionnelle de 500 euros. Le syndicat réclamait une hausse deux fois supérieure. Dans la chimie, la construction et les services publics, les syndicats réclament des revalorisations salariales de 5 à 7 %.

Alors, moins chers les salariés allemands et jusqu’à quand ?

La responsabilité incomberait au coût du travail donc, autant dire aux salariés ! Mais pas aux entreprises, pas au patronat français, pas aux politiques économiques publiques, rien de tout cela ; juste un écart de performance dû au coût salarial….

S’il est certain que l’Allemagne a nettement resserré sa politique salariale, abaissant ses prix de revient, encore faut-il préciser un certain nombre de choses. D’abord, l’écart compétitif ne peut sérieusement jouer que dans les branches où la masse salariale pèse lourd dans les coûts d’exploitation. Ensuite, s’agit-il du coût horaire moyen ? Du coût salarial global ? Des rémunérations brutes annuelles et des cotisations patronales ? De la seule industrie, de celle-ci et des emplois de service qui lui sont liés, ou encore de toute l’économie ?

L’affaire est un tout petit peu plus compliquée que les bobards de Madame Parisot qui cherche d’abord à exonérer le patronat français de ses responsabilités économiques. Une note de la Commission des comptes de la Sécurité sociale de juin 2010  écrit notamment :  "Le salaire annuel brut moyen des saalriés travaillant à temps plein dans l’industrie et les services est largement plus élevé en Allemagne qu’en France : 43 942 euros en 2008 contre 32 826 euros, soit une différence de 34%".


Expliquer l’affaiblissement de la production nationale et de ses positions exportatrices par l’argument du coût salarial relatif à l’Allemagne est un mensonge. Si ce pays a pu traverser la crise quasiment sans perdre d'emplois, malgré un recul de 4,9 points de son PIB en 2009, c'est notamment parce qu'elle a fortement réduit le temps de travail par du chômage technique. La France elle, licenciait !

Le Medef s’attaque à nouveau au temps de travail, au contrat de travail et aux salaires. Madame Parisot croit savoir qu’en France on travaille 1 heure 12 de moins qu’en Allemagne par semaine… faux ! En intégrant le temps partiel (2 % des emplois en Allemagne, contre 13,3% dans l'Hexagone), un actif occupé travaille 164 heures de plus par an en France et avec une productivité horaire du travail (bien qu'en baisse depuis 2003) encore supérieure à celle de l'Allemagne.



Publié dans Emploi-et-retraites

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