Les salariés de Fiat refusent d'accroître la flexibilité et refusent de céder au chantage
Les salariés de l’usine Fiat de Pomigliano d’Arco, près de Naples, ont rejeté la demande de la direction visant à accroître la flexibilité, condition mise par Fiat à la mise en fabrication de la Panda sur le site.C'est un exemple qui concerne tout le secteur automobile en Europe
« S’il y a un accord, nous pourrons démarrer la production de la Panda en 2011 ; autrement, nous la fabriquerons ailleurs, nous n’avons pas le choix », a déclaré Sergio Marchionne, le PDG de Fiat et Chrusler le 7 juin 2010. Voilà les termes du chantage de Fiat
M. Marchionne avait présenté en avril sa stratégie en Italie pour les 5 années à venir. Elle repose sur la fermeture d une usine en Sicile, et l’augmentation sensible de la production à Naples, avec un report de la sortie du modèle Panda dans l’usine de Pologne.
L'usine des environs de Naples emploie plus de 5.000 travailleurs, mais beaucoup sont hors de l’entreprise avec des indemnités de licenciement versés depuis presque deux ans. Et dans les prochains mois, 500 sont départs en retraite sont attendus.
Fiat voulait réduire le temps d’arrêt entre les équipes, utiliser les heure de repas pour du travail supplémentaire, fixer à 120 heures de travail le total des heures supplémentaires possibles au lieu des 40 heures actuelles, et arrêter de de payer les congés de maladie en cas d'absentéisme trop élevé.
Des sanctions sont également prévues dans le cas de grève par des individus et des groupes.
Selon Fiom, le syndicat italien, ces conditions transmises le vendredi 4 juin ne sont pas acceptables car elles violent le droit italien et les conventions collectives entre les employeurs et les syndicats.
Poursuivant son chantage, en avril, M. Marchionne avait parlé du dégoût »qu'il éprouvait à l'état des relations industrielles en Italie, avertissant les syndicats que son" Plan B "n'était pas" gentil ".
Selon Fiat, l'année dernière, les 22 000 travailleurs de Fiat en Italie avaient produit 650.000 voitures. Elle compare ce chiffre avec ceux de Pologne où 6.100 ouvriers de l'usine de Tychy en Pologne produisent presqu’autant, tandis que les 9.400 travailleurs de l'usine Fiat de Betim au Brésil en produisent 730.000. Il est sûr que ces chiffres ne sont pas comparables car Fiat en Italie a des activités qui ne sont pas reproduites ailleurs. Mais le chantage est bien présent et c’est ce chantage qu’ont refusé les travailleurs de Fiat.