Michelin ferme une usine en Colombie : 220 licenciements !

Publié le par Source presse 24 juin 2013

La production industrielle des usines de Chusacá et de Cali sera arrêtée à la mi-2013. La multinationale française Michelin a annoncé l’arrêt des activités de sa filiale Icollantas en Colombie pour manque de rentabilité ce qui se traduira par la suppression de 460 emplois. La mesure signifie la fermeture de l’usine dans la commune de Sibate, usine qui emploie 240 personnes dans la production de pneus pour les véhicules utilitaires. La fermeture de ces deux usines aura lieu entre juin et août 2013, indique le communiqué.

Comme mesure de choc « Michelin propose aux 460 personnes touchées, un soutien socioéconomique afin qu’ils puissent obtenir un autre emploi » a déclaré Michelin.Le plan de licenciement inclut les droits prévus par la loi ainsi que la couverture santé et l’assurance vie.
« Compte-tenu des pertes annuelles très importantes en Colombie depuis plus de 10 ans et que les investissements réalisés par Michelin ne pouvaient y remédier, le groupe a décidé d’arrêter les activités industrielles de sa filiale Icollantas » a indiqué la compagnie dans un communiqué laconique.

Le géant français des pneus Michelin a provisionné dans ses comptes101 millions d’euros (134 millions de dollars) au premier semestre pour couvrir les charges liées à l’arrêt de la production dans ces usines et aux licenciements des 460 salariés.

L’annonce a été une surprise pour les travailleurs de la multinationale française Michelin. Seuls environ 60 emplois seront conservés dans le réseau national des distributeurs de gros et de détail.Juan Carlos Gonzalez, trésorier du syndicat Sintraincapla qui regroupe environ 500 travailleurs d’Icollantas en Colombie, s’est dit surpris par la décision de la multinationale et a annoncé que 250 salariés qui travaille à la production industrielle de Chusacá cesseront toutes activités pour réclamer le droit au travail.

Ivanoe Serrano, président national du Sintraincapla (Syndicat des travailleurs de l’industrie du caoutchouc et plastique) indique que la direction a annoncé, le 8 juin dernier, sa décision de fermer les manufactures. « Récemment, des travailleurs français sont venus nous voir et nous ont félicités parce l’entreprise était très rentable. Nous ne savons pas quel est le but de cette décision rapide. »On apprend aussi que le président de Michelin Colombie, Jorge Luis Vega, a déposé une demande officielle de fermeture des usines au ministère du travail colombien.

Parmi les raisons qui obligent la direction à fermer l’entreprise, il y a : la réévaluation du dollar et la forte augmentation des importations de pneus en provenance d’Asie, à des prix beaucoup plus compétitifs.

Michelin est un des leaders mondiaux dans la fabrication et la vente de pneus, avec une présence commerciale dans plus de 170 pays. Michelin est arrivé en Colombie en 1992, mais c’est en 1998 qu’il acquiert Icollantas, ouvrant la voie à sa propre exploitation industrielle, générant environ 500 emplois directs dans ses deux unités de Chusacá et Cali. Dans ces usines sont produits les pneus pour les automobiles, les véhicules utilitaires, les autobus, les poids lourds et engins agricoles.

En Colombie, il n’existe que deux manufacturiers: Michelin, avec 2 unités de production, est le plus gros producteur de pneus du pays avec pour 2012 un chiffre d’affaire de 402 000 millions de pesos, en faisant toutefois état de 39 453 millions de pesos de pertes. Goodyear Colombie, entreprise d’origine américaine, dont l’unité de production se trouve à Yumbo (Valle), est le deuxième producteur de pneus dans le pays, et a déclaré des revenus d’environ 321 000 millions de pesos pour l’année 2012.

Llinás Camilo Angulo, président de l’Association Colombienne Auto PartsManufacturer (ACOLFA), déplore que la fermeture d’installations industrielles avec des travailleurs colombiens qualifiés et bien rémunérés, est une perte pour le patrimoine du pays.

 

Lire l'article publié par le journal colombien 

Publié dans Monde

Commenter cet article