Molex : solidarité avec Denis Parise et Guy Pavan
C'est une bonne centaine de travailleuses et travailleurs de Molex, toujours sur le pont du combat de classe, et de syndicalistes CGT, CFDT, FSU toulousains… qui ont accompagné Denis Parise, ce lundi 15 novembre à 14 heures, à sa convocation au commissariat de l'Embouchure de Toulouse, aux fins d'être entendu sur les faits survenus à l'usine de Villemur-sur-Tarn les 20 et 21 avril 2009 sur plainte déposée pour « séquestration » par Marcus Kerriou, ancien cogérant de l'entreprise, âme damnée des actionnaires voyous de Molex Automotive.
Dans son communiqué de soutien à ses deux dirigeants : Denis Parise, ancien secrétaire du CE, et Guy Pavan, délégué syndical (lui-même étant convoqué au commissariat le jeudi 18 novembre pour être entendu sur les mêmes faits), la CGT Molex « trouve totalement aberrant » que resurgisse, dix-huit mois après, une « affaire dont plus personne ne se souvient » ( voir le communiqué de la CGT du 3 novembre 2010 ) Il vaut donc la peine d'y revenir.
Les 20 et 21 avril 2009, l'exaspération des 283 travailleuses et travailleurs de Molex Villemur était à son comble. Cela faisait sept mois, depuis l'annonce de la fermeture de l'entreprise par la direction, qu'elle entravait systématiquement le droit à l'information des représentants des salariés au comité d'entreprise (CE). Sommée de fournir les documents qui auraient attesté la bonne foi de son argumentation d'une entreprise « non rentable », alors que le cabinet Syndex, saisi par le CE, avait démontré le contraire (taux de « profitabilité » de 19 %), cette direction s'essuyait les pieds sur le code du travail qui fait obligation aux patrons d'une « information sincère » aux représentants des salariés au CE dans ce genre de situation.
Bref, les « 283 » ont fait spontanément ce qu'ils devaient faire : non pas « séquestrer », ni même « retenir » (l'homme est resté libre de vaquer à ses occupations, seulement accompagné, voire de sortir de l'entreprise s'il l'avait souhaité), mais garder à vue pour 26 heures un cogérant d'entreprise qui se comportait comme un délinquant, recelant des documents comptables et administratifs (fax, courriers papier, courriels…) qui attestaient que l'entreprise était rentable. Bref, les « Molex » ont fait ce que les autorités judiciaires et policières hautes-garonnaises n'avaient pas reçu l'ordre du gouvernement de faire : faire respecter la loi.
Les « Molex » ont eu raison de prendre le contrôle, de réquisitionner leur entreprise pendant 26 heures ces 20 et 21 avril 2009. C'est le message de soutien, sans équivoque, qu'aux portes de l'usine les porte-parole du NPA, Olivier Besancenot et Myriam Martin, leur ont adressé le 23 avril, encore renouvelé le 24 mai, après la condamnation par le TGI le 19 mai de Molex Automotive, dans un communiqué du NPA 31 qui disait :
« Car là est l’essentiel. Les 283 de Molex se sont donné les moyens d’aller chercher l’information. Passant outre le “secret commercial” et le “secret industriel”, qui ne protègent que les tripatouillages des actionnaires, ils ont livré au Juge une preuve essentielle : un courriel du directeur des achats de PSA, le principal client de Molex, attestant leur complicité dans un plan d’accumulation de stocks de pièces pour faire face à un éventuel débrayage des travailleurs de Villemur menacés de perdre leur emploi.
Tant que le Parlement, comme le réclame le NPA, n’aura pas voté une loi obligeant les patrons à ouvrir les livres de comptes et à rendre publiques les écritures des entreprises qui licencient, nous approuverons et soutiendrons les travailleurs, leurs organisations syndicales et leurs élus qui iront les chercher eux-mêmes.
Merci aux 283 de Molex, pour leur détermination, pour l’encouragement qu’ils donnent au monde du travail de ne plus se laisser faire, de refuser la loi des actionnaires et d’imposer celle des travailleurs. »
Rien à retirer, rien à ajouter.
Soutien total et inconditionnel à Denis Parise et Guy Pavan et aux « Molex » dans leur combat passé et à venir pour faire respecter leurs droits ! Non à la criminalisation de l'action revendicative ouvrière !