PSA devra verser un total 40 millions d'euros aux salariés partis en retraite anticipée
Environ 3.000 anciens salariés de PSA peuvent prétendre à plusieurs milliers d'euros au titre du réajustement de leurs indemnités de départ anticipé, a-t-on appris jeudi auprès de syndicats et de la direction, qui pourrait avoir à débourser jusqu'à 40 millions d'euros.
Depuis des années, la direction de PSA se savait dans l'illégalité puisqu'elle vient de reconnaître avoir provisionné "environ" ces 40 millions d'euros, au cas où «une mauvaise interprétation de la législation» était avérée. Si elle n'avait pas été condamnnée par la justice, l'arnaque aurait encore duré.
Les salariés concernés sont ceux qui ont adhéré au dispositif de cessation d'activités des salariés âgés (CASA, sorte de préretraite pendant laquelle le salarié reste dans les effectifs) et qui doivent prendre leur retraite ou l'ont prise après juillet 2008, date à laquelle la prime de départ avait été valorisée grâce à une nouvelle règle de calcul.
Un salarié de Poissy, qui liquidait son CASA après 2008, a soulevé la question, exigeant de bénéficier du nouveau mode de calcul, et a obtenu gain de cause devant la justice à l'automne, a expliqué à l'AFP Christian Lafaye, délégué syndical central FO, selon qui d'autres actions en justice ont été menées.
M. Lafaye a indiqué avoir posé le problème lors du comité central d'entreprise du 25 mai et obtenu l'accord de la direction d'indemniser toutes les personnes qui se manifesteraient.
«Cela doit être une erreur de la part de PSA qui n'oppose pas aujourd'hui de résistance» pour verser les indemnités réclamées, a estimé M. Lafaye.
«Aujourd'hui, on part à la pêche aux salariés, car un certain nombre de +CASA+ sont retournés au pays pour leur retraite, au Maroc, en Tunisie et en Algérie», a-t-il expliqué, précisant que les derniers «CASA» à avoir intégré le dispositif l'avaient fait en 2006.
Selon les sources syndicales interrogées, chaque salarié concerné pourrait toucher entre 10.000 et 15.000 euros.
Du côté de la direction, un porte-parole a expliqué qu'au vu d'une «législation complexe», source d'interprétations différentes selon lui, un travail a été mené avec des avocats. Dès 2011, a-t-il précisé, PSA avait provisionné ses comptes d'environ «40 millions d'euros» au cas où «une mauvaise interprétation de la législation» était avérée.
La direction n'était pas en mesure jeudi d'indiquer combien d'ex-salariés s'étaient manifestés et combien avaient été indemnisés jusqu'à présent.