PSA Mulhouse : l'arrêt d'une ligne de production confirmée
Communiqué CGT PSA Mulhouse
Non aux suppressions d’emplois !
La direction du site de PSA Mulhouse vient de confirmer ce matin la suppression d’une des deux lignes de montage à compter de juillet 2015 au plus tard. Cette ligne qui sera arrêtée est actuellement dédiée à la fabrication des Citroën C4 et DS4. La production de ces modèles sera transférée sur l’autre ligne de production, celle de la Peugeot 2008. Aucune indication n’a été donnée sur les volumes de production.
La ligne de production (système 1) devrait être redémarrée ensuite, après plus d’un an et des travaux, pour le lancement d’un nouveau modèle tandis que le système 2 (Peugeot 2008) sera lui définitivement arrêté.
Aucune confiance dans le discours de la direction !
Il est mensonger de présenter le mono-flux comme la garantie de la pérennité du site de Mulhouse. Arrêter une ligne de montage, diviser les capacités de production par deux : une garantie d’avenir ? Se couper une jambe ne permet pas de mieux marcher !
Ce matin, comme lors de la venue du PDG Carlos Tavares le 26 mai dernier, la CGT a demandé à la direction de garantir le maintien de tous les emplois : elle s’y refuse. Et pour cause : le passage en mono-flux est un prétexte pour continuer à supprimer des centaines d’emplois. Lors de ce CE, la direction n’a eu qu’un mot à la bouche : sureffctif
La formule médiatique de « maintien des sites de production jusqu’en 2016 » qui a accompagné la signature de l’accord de compétitivité en octobre 2013 est un mensonge supplémentaire : la direction de PSA est en train de vider les usines de leurs salariés, comme on le voit à Rennes (passage à une seule équipe), à Poissy (mono-flux en janvier 2015), à Borny (craintes pour l’avenir de cette usine de boîtes de vitesse) et maintenant à Mulhouse.
Les sacrifices exigés des salariés, eux, sont bien réels avec l’application de l’accord de compétitivité : blocage des salaires, diminution ou suppression de primes, vol de jours de congés payés, flexibilité à outrance, etc.
La CGT réaffirme son opposition à l’arrêt d’une ligne de production. Le site de Mulhouse avec ses capacités de production doit être maintenu avec tous ses emplois.
Répartir les productions et le travail Le site de PSA Sochaux, distant de moins de 60 km, voit sa production augmenter avec une équipe de nuit, des samedis et dimanches travaillés. Le site de Mulhouse va voir une de ses lignes de production supprimée. Cette situation est complètement aberrante. Il n’est pas question pour nous d’accepter, dans les mois ou les années qui viennent, des mutations obligatoires vers Sochaux comme cela est prévu par l’accord de compétitivité. Il faut au contraire baisser les cadences et répartir le travail entre les usines pour que tous nos emplois soient maintenus, sans baisse de salaire. |
Cela coûterait de l’argent à PSA. Mais cela serait bien plus utile de garantir les emplois, que de garantir la fortune de la famille Peugeot et des actionnaires dans une période où le groupe a empoché 3 milliards d’euros avec sa recapitalisation.
La CGT interpelle le gouvernement, qui vient de mettre 800 millions d’euros dans les caisses du constructeur pour entrer dans son capital, et qui vient de mettre en place Louis Gallois à la tête de Conseil de Surveillance. Va-t-il encore laisser les mains libres à PSA pour supprimer des milliers d’emplois à Mulhouse, Rennes, Poissy ou Borny, après lui avoir laissé fermer Aulnay et lui avoir laissé supprimer plus de 11 000 emplois dans le groupe ?
Il est scandaleux que l’argent public serve à renflouer une entreprise qui continue de massacrer l’emploi. Au passage, on peut noter que la dernière Assemblée Générale des actionnaires a voté un plan de rachats d’actions et de distributions d’actions gratuites aux dirigeants pour un montant de 450 millions d’euros.
L’argent de l’Etat va donc dans les coffres des actionnaires, mais ne sert en aucun cas à maintenir les emplois.
Au sujet du nouveau modèle et des investissements annoncés
- Sur le lancement d’un nouveau véhicule d’ici 2016-2017 : on est très loin du compte par rapport à ce qu’on a connu jusqu’à maintenant. En 4 ans, de 2010 à 2013, il y a eu 4 lancements à Mulhouse : C4 en 2010, DS4 en 2011, 208 en 2012, 2008 en 2013.
- Sur l’annonce de 300 millions d’euros d’investissements sur 7 ans, entre 2014 et 2020, pour « préparer l’avenir ». Personne ne peut vérifier ce chiffre, mais si on se base sur cette annonce cela fait 43 millions d’€ par an. Or de 2008 à 2012, PSA a investi en moyenne 112 millions d’€ par an à Mulhouse (561 millions sur 5 ans). Les investissements à venir seront en baisse de plus de 60% par rapport à ce qui s’est fait jusqu’à présent.
La CGT appelle les salariés, toutes catégories confondues, à se mobiliser pour protéger leurs emplois, leurs salaires et leurs conditions de travail face à une direction qui s’apprête à les attaquer
Pour la CGT PSA Mulhouse,
Julien Wostyn