Ras le bol du baratin de Ford Europe : débrayage spontané de plus de 500 salariés chez Ford Blanquefort
Quelque 500 salariés du site de Ford de Blanquefort (Gironde) ont manifesté vendredi matin 4 février dans les locaux de la direction pour exprimer leur déception au lendemain de la venue du viceprésident de Ford Europe qui n'a fait aucune annonce sur le devenir du site.
"Il y a eu un débrayage spontané, à partir des lignes d'assemblage, vendredi matin au moment de l'embauche et ensuite une manifestation s'est organisée dans l'usine et on a envahi les bureaux de la direction pour leur parler", a indiqué à l'AFP Philippe Poutou, secrétaire CGT de l'usine First Aquitaine Industrie (FAI). Les salariés ont été "déçus" par la venue de Ken McFarlan car beaucoup "attendaient la mise en place d'un gros projet" et ils voulaient montrer à Ford "qu'on n'a pas l'intention de se faire rouler dans la farine".
Le site internet de la CGT Ford Blanquefort a publié le compte rendu de ce débrayage spontané :
Au lendemain de la visite de FAI par Ken MACFARLANE, on ne peut pas dire que l'ambiance était à l'apaisement. Bien au contraire, ça grondait : le ras le bol du baratin de Ford Europe qui n'apporte rien ou pas grand chose, le sentiment que Ford joue la montre, s'en est trop ! Ça fait des années que ça dure alors ce qui devait arriver arriva : des salariés ont décidé de passer à l'action.
Ça discutait beaucoup dans l'atelier dès l'embauche puis tout est parti du secteur de l'assemblage. Les collègues ont souhaité la présence des syndicats pour organiser une action immédiate. Après un rassemblement croissant au niveau du "S", nous sommes partis défiler dans les allées de l'usine dans un cortège grandissant au fur et à mesure de nos passages dans les différents secteurs. Nous nous sommes ensuite dirigés vers les bureaux de la direction afin de l'entendre s'expliquer sur la situation. Il n'aura pas fallu longtemps pour qu'ils arrivent même si certains d'entre eux, absents pour raison de congés, ont dû les abréger pour revenir à l'usine. On ne se sent pas vraiment désolés pour ce petit désagrément.
A l'arrivée de la direction, les couloirs des bureaux étant trop étroits pour accueillir les 400 à 500 collègues et pour que tous puissent l'entendre, nous nous sommes rendus près de la véranda de la cafétéria et un dialogue salariés-syndicats-direction s'est engagé. Très vite, la direction fut en difficulté. Elle a beau défendre les propos de Ford Europe, la confiance n'y est plus. Et elle y est encore moins dans la direction locale qui nous a baladé si souvent dans un passé plus ou moins récent. Inutile de revenir en détail sur la période HZ Holding par exemple.
Voir le compte rendu complet sur le site de la CGT Blanquefort
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