Renault Technocentre : un troisième suicide reconnu comme accident du travail
Le tribunal des affaires de Sécurité sociale (TASS) de Versailles a reconnu mardi 9 mars comme accident du travail le suicide à son domicile en février 2007 de Raymond D., technicien au Technocentre Renault de Guyancourt dans les Yvelines.
"La hiérarchie a confié à Raymond D. un objectif à atteindre sans s'interroger sur la capacité psychique et physique de son salarié à supporter cette charge accrue de travail", estiment les juges du TASS, concluant que "l'acte suicidaire de M. D. est survenu par le fait du travail".
Les motivations du jugement précisent que Renault a "réfuté toute pression sur la personne de Raymond D. en terme de rendement".
Ce salarié de 38 ans s'était pendu à son domicile le 16 février, en laissant une lettre où était écrit: "je ne peux plus rien assumer, ce boulot c'est trop pour moi, ils vont me licencier et je suis fini, je ne saurai pas faire son top série de merde à Gosn (sic) et à Hamel, pardon, bonne chance".
Deux précédents suicides de salariés du Technocentre en 2006 et 2007 avaient été classés comme accident du travail dès 2007 par une commission de recours amiable, instance paritaire de la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) des Yvelines.