Renault veut suppimer près de 6 000 emplois en France les trois prochaines années
Renault commence à distiller, au goutte à goutte, le contenu de son plan industriel dit "stratégique" qui sera complètement dévoilé le 10 février. D’ores et déjà, la CGT a dénoncé mercredi 2 février lors d'une conférence de presse, la décroissance programmée des effectifs de Renault en France. « 6.000 salariés vont partir de l'entreprise en France dans les trois ans. Et la direction ne s'engage vraiment que sur 400 embauches en CDI. On risque au total de se retrouver avec un solde négatif des effectifs de 4.000 à 5.600 personnes ».
Sur les 5,7 milliards d'euros d’investissements prévus dans toutes les usines du groupe d'ici à 2013, la part dévolue à aux usines françaises ne dépassera pas 40%. Et en France, selon la CGT Renault, 25% des activités industrielles de Renault devraient être supprimées dans les années qui viennent.
Renault justifie cette politique par la stagnation prévue des ventes de voitures en France et en Europe Occidentale comparée à la croissance attendue dans les pays dits « émergents ». Cette affirmation est largement du baratin. Les Twingo, Clio et Dacia produites en Slovénie, Turquie et Roumanie. sont majoritairement réexportées vers l'Europe Occidentale.. Ce sera le cas des voitures produites à partir de 2012 à Tanger au Maroc dans une usine à la capacité de 350 000 voitures par an.
Renault dit vouloir maintenir en France la production des voitures haut de gamme, « à haute valeur ajoutée », c’est à dire à haut profit. Mais c’est un secteur en déclin et il suffit de voir ce qui s’est passé dans l’usine de Sandouville spécialisé dans un haut de gamme Renault de plus en plus invendable.
Aucune fatalité n’oblige à ne produire les voitures « low cost » que dans des pays périphériques à l’Europe. Alors que les salaires comptent aujourd’hui pour moins de 10% de la valeur d’une voiture, ils ne sont pas la vraie raison.de ces choix de production. Si la direction de Renault brandit cet argument mensonger, c’est pour peser encore plus sur les salaires de tous, ici comme dans les pays du Sud. C’est la volonté d’exacerber la concurrence entre tous les salariés qui est responsable.
Tant pis pour les coûts de transport d’automobiles fabriquées, tant pis pour les emplois existants.