Salon de l'auto : sans nous, pas de bagnoles !

Publié le par Secteur automobile du NPA . 7 octobre 2010

Sarko, Parisot, Ghosn, Varin…unis pour licencier les travailleurs de l’automobile avec notre pognon

 

Les salariés du secteur automobile ont déjà largement payé la crise avec les licenciements massifs qui ont touché de fin 2008 et à 2009 les équipementiers et les grands constructeurs.

 

Après cette première phase, on assiste désormais à une nouvelle forme de restructuration sous l’égide du Fond de Modernisation des Equipementiers Automobile (FMEA), fond financé pour 200 millions d’€ par nos impôts via le Fonds Stratégique d'Investissement.

De plus, l’Etat s’engage dans un plan d'action de 15 millions d'€ pour améliorer les performances dans l'ensemble de la filière automobile via le "lean management" : mise en place dans les entreprises qui ne l’ont pas encore adopté, des méthodes de production qui, pour augmenter la productivité, dégradent massivement nos conditions de travail.

 

Après « Renault s’engage à ce qu’on dégage » comme le disait les salariés de Sandouville en 2008, c’est maintenant « Sarko-Parisot-Ghosn-Varin s’engagent à ce qu’on dégage ».

 

L'EXEMPLE de COOPER (Seine Maritime)

La fermeture de cette entreprise spécialisée dans la fabrication de joints caoutchouc pour l’automobile est programmée avec 316 licenciements à la clef.

C’est l’Etat qui est à la manœuvre via le FMEA qui pilote la fusion/ acquisition/ restructuration avec un autre équipementier, la BARRE THOMAS (ex entité du groupe Citroën).

Le FMEA va racheter la BARRE THOMAS à un groupe financier, encaisser du fric au passage, puis céder une partie des parts aux actuels actionnaires de COOPER en gardant une participation minoritaire.

Objectif : faire fusionner deux entreprises du même secteur en éliminant les « doublons » et en favorisant les sites de fabrications à bas coûts.

Cette fusion n’est qu’un début dans les restructurations à venir.

 

Les méthodes patronales de chantage à la fermeture à Général Motors à Strasbourg, Continental à Toulouse ou Fiat en Pologne et en

Italie révèlent leur volonté : faire payer par les travailleurs les effets de leur crise.

 

Les fermetures de sites déjà engagées ou programmées par Renault, Opel en Belgique, PSA à Melun montrent que les constructeurs vont commencer à s’attaquer dans le dur après avoir saigné à blanc leurs sous traitants.

 

NE PAS RESTER ISOLES

Dans cette situation, les luttes isolées, boite par boite, quel que soit le niveau de combativité, ne permettent pas de gagner durablement mais simplement de limiter la casse en faisant payer le plus possible pour chaque collègue licencié.

 

Certaines organisations politiques ont abandonné depuis longtemps la bataille contre les licenciements en prônant, comme le PS la « revitalisation » des sites ce qui signifie la perte des emplois. D’autres, dont le PCF, pensent qu’il faut principalement lutter pour préserver l’emploi dans les sites français et promouvoir dans le même temps une nouvelle politique industrielle.

 

Pourtant une politique industrielle alternative à celle du MEDEF, garantissant de bons salaires, une amélioration des conditions de travail, le respect des sous-traitants, implique nécessairement de prendre sur les profits, de s’attaquer aux bases du système qui nous exploite : le capitalisme !

 

Notre mobilisation doit viser les responsables de la situation : gouvernement et constructeurs automobile serviteurs zélés de ce système.

 

Nous ne pouvons pas accepter que des salariés soient licenciés pour motif économique alors que les grands constructeurs renouent avec des profits fabuleux.

 

Même si ces groupes avaient des difficultés, il faudrait en tout état de cause récupérer, y compris sous la contrainte, les dividendes versés aux actionnaires ces trente dernières années.

 

La bataille pour imposer l’interdiction des licenciements est d’une d’actualité brûlante.

 

Lutter pour l’interdiction des licenciements, cela veut dire ne plus accepter les décisions des actionnaires comme celles du gouvernement.

 

Lutter pour l’interdiction des licenciements, c’est remettre en cause le droit de licencier des patrons, c’est remettre en cause leur pouvoir de direction des entreprises.

 

Ces dernières semaines, des millions de travailleurs et leurs familles sont descendus dans la rue pour exiger le retrait du projet de loi sur les retraites.

 

Au-delà de cette contre-réforme, il s’agit d’un ras-le- bol généralisé contre le gouvernement mais plus largement contre un système économique qui nous écrase chaque jour un peu plus.

Licenciements, précarité, restructurations permanentes, attaques contre les salaires, dégradation des conditions de travail, pressions, mal-être au travail, attaques contre la protection sociale, ça ne plus durer.

Les salariés de nombreuses professions, de nombreuses régions ont bien compris cette volonté du gouvernement de nous attaquer sur tous les terrains.

 

Des mobilisations se développent sans attendre les journées nationales : défilé de plusieurs milliers d’infirmiers anesthésistes dans les beaux quartiers de Paris, baladant la police du bistrot habituel de Sarkozy Le Fouquet’s) au Ministère de la Santé en passant par le siège de l’UMP.

Les dockers de nombreux ports en grève non seulement sur les emplois et la pénibilité mais aussi, parce que pour eux aussi tout est lié, sur les retraites.

 

Et maintenant la multiplication des appels à la grève reconductible dans de nombreux secteurs après le 12 octobre : RATP, SNCF, éduction National, secteur de la chimie, dpartement des Bouches-du-Rhône, de Haute Loire, territoriaux de nombreuses villes et départements, etc.

Plusieurs centaines de salariés de Ford à Bordeaux ont déjà troublé la fête du Mondial de l’Automobile en manifestant dans le salon samedi dernier, pour la sauvegarde de leurs emplois.

 

Ce salon où s’étale le luxe, la frime et la pub, est l’occasion pour les patrons de la profession d’essayer de faire croire que la crise est derrière nous.

 

En cachant que les profits provisoirement retrouvés aujourd’hui sont le résultat du licenciement de milliers de salariés précaires, de liquidation de dizaines de petits sous-traitants, de généralisation du travail gratuit du week-end sous couvert de récupération, d’intensification du travail et du recours à de nouvelles équipes de nuit.

 

En cachant les millions généreusement accordés par des états qui prétendent que pour les hôpitaux ou les écoles, les caisses sont vides.

 

En cachant enfin que demain leur crise va repartir et que tous les groupes ont des projets de nouvelles fermetures de sites, de nouveaux plans de licenciements avec les chantages sur les salaires et les organisations du travail.

 

C’est pourquoi, comme les Ford, aujourd'hui à ce salon, c'est l'occasion pour nous de montrer que nous ne nous laisserons pas faire face à ce patronat arrogant, affichant son mépris de nos souffrances, baratinant à longueur de pubs et d’apparitions médiatiques sur la voiture «verte» pseudo-sauveuse d'emplois et d' environnement.

 

Dans nos entreprises, ce ne sont les revendications qui manquent pour appeler à la grève. Grève pour gagner contre la réforme les retraites, grève pour les salaires, grève contre les licenciements, grève pour les salariés soient respectés par le patron, grève contre un système dont n’en pouvons plus.

 

Salariés de l’automobile et de l’industrie,

refusons que quelques individus au service des plus riches

décident du sort des plus nombreux.

Prenons notre sort en main, engageons nous ensemble dans l’action pour gagner

 

NE PAS ATTENDRE LE 12 OCTOBRE,

NE PAS S’ARRETER LE 12 OCTOBRE

 

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Publié dans France

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