Sealynx coule, les travailleurs ne doivent pas être les victimes !
Le tribunal de commerce de Nanterre vient de prononcer mardi 7 décembre le redressement judiciaire avec nomination d’un administrateur provisoire.
Sale temps pour les 736 salarié-e-s de Sealynx à Charleval (’Eure), auxquels s'ajoutent les 80 de Villers la Montagne (Meurthe et Moselle), même si le pire –la liquidation judiciaire- a été évité pour l’instant, car la survie n’est pas assurée. Après plusieurs mois de chômage partiel à répétition, le salaire de novembre sera donc finalement versé par le fonds de garantie alors que de très nombreuses familles n’avaient plus d’autre choix que d’accepter ce que pouvait leur accorder les œuvres sociales, en particulier le Secours Populaire.
Cela fait déjà un moment que cette entreprise de joints d’étanchéité, sous la pression des constructeurs automobiles, a engagé la délocalisation des savoir-faire et de certaines productions vers des pays «à moindre coût».
Les « acteurs institutionnels» de la Vallée de l’Andelle, du département et de la Région, très « PS-PCF », ont accompagné cette dégringolade progressive. Rien que sur les 2 dernières années, 250 emplois ont encore été supprimés malgré 10 millions d’euros d’aides publiques dans une grande opacité..
Maintenant que l’épée de Damoclès peut tomber, c’est à qui en appellera avec le plus d’ardeur au gouvernement pour qu'il « prenne en main ce dossier » et à «un vrai contrôle sur l'usage des aides publiques ».Il est vrai que de son côté, le député UMP Gilard est comme à l’accoutumée aux abonnés absents, occupé à lorgner vers le FN pour en appeleler à davantage de « sécurité ». Mais la première des sécurités, c’est bien celle de ne pas craindre pour son boulot !.
Pour les militants-e-s du NPA, présent-e-s auprès des travailleurs de Sealynx (ex-Metzeler, ex-Mesnel) depuis bien des années, si la résignation est compréhensible, c’est bien la volonté de mobilisation et de coordination qui doit l’emporter: exigeons la prise de contrôle de l'entreprise et plus largement du secteur des équipements automobiles par l'Etat (toujours actionnaire de Renault), l'obligation pour Renault et Peugeot de se fournir chez Sealynx et Cooper, tous deux fabricants régionaux étranglés par leurs donneurs d'ordre, ainsi évidemment que l'interdiction de tout nouveau licenciement.
L’heure est à l’organisation d’une grande manifestation régionale pour maintenir tous les emplois.
Pierre Vandevoorde