Solidarité avec les militants de la FIOM de Fiat
Appel en solidarité avec les délégués FIOM de Fiat devenu FCA Fiat Chrysler Automobile. Les signatures sont à envoyer à sindacatounaltracosa@gmail.com
Les conditions d’exploitation en cours dans les usines italiennes de la Fiat Chrysler Automobiles (FCA) que le PDG Sergio Marchionne [qui a été aussi lans le conseil d’administration de l’UBS ou de Lonza – à Viège (Valais) – aux côtés et contre Blocher, actuellement aussi à la tête de Ferrari] a imposé aux travailleurs et travailleuses sont bien connues: rythmes massacrants et travail insupportable en équipes alternantes s, chantages, autoritarisme et répression de la part de l’encadrement.
• Sont connues également les tentatives du PDG de la FCA pour mettre hors jeu et mettre dehors des usines la Fédération italienne des ouvriers de la métallurgie (FIOM): le syndicat qui pour longtemps a cherché – il est vrai sans jamais œuvrer à l’unité des ouvriers entre les différentes usines – à s’opposer à cette offensive patronale, dans le but de défendre les droits sacrés des travailleurs et des conditions de travail décentes.
• Dans ce contexte, la FIOM a appuyé récemment des grèves dans les usines du Sud de l’Italie, de sorte à stimuler une opposition à cette offensive patronale à partir de la lutte contre les heures supplémentaires du samedi. L’entreprise souhaite les imposer pour ne pas embaucher de la main-d’œuvre supplémentaire.
• La direction de la FIOM a pourtant renoncé rapidement à poursuivre cette orientation de résistance étant donné que sa direction privilégie le rapprochement avec les autres syndicats de la branche, la Fédération italienne des ouvriers de la métallurgie (FIM) et l’Union italienne des travailleurs de la métallurgie (UILM), lesquels sont depuis toujours subalternes aux patrons et prêt à satisfaire à leurs exigences [voir article ci-dessus].
• Les délégué·e·s de la FIOM ne pouvaient pas accepter d’adhérer à cette orientation de la bureaucratie syndicale étant donné qu’ils subissent sur leur propre peau les effets de la politique patronale de Sergio Marchionne. C’est donc dans la continuité de leur engagement, de l’histoire même de la FIOM et du syndicalisme de classe – ainsi que du rapport de confiance avec les ouvriers dont ils sont les représentants – qu’ils ont décidé de lancer des grèves contre les heures supplémentaires du samedi. Ainsi, ils ont réussi à s’opposer avec succès à la direction de la FCA, laquelle a très mal pris cet acte de résistance.
• Les délégué·e·s de la FIOM ont aussi participé à une forme de coordination entre délégué·e·s et travailleurs des usines concernées appartenant à différents syndicats. Cette action a été entreprise sur la base du principe fondamental, nécessaire et inaliénable, de la solidarité entre travailleurs et travailleuses face au patronat. Un choix qui s’inscrit par ailleurs dans la continuité de l’orientation passée de la FIOM et mise en pratique par ses délégué·e·s dans différents lieux de travail.
• Face à cette capacité d’initiative démocratique et par le biais des délégué·e·s et des travailleurs, les dirigeants de la CGIL et de la FIOM n’ont pas trouvé de mieux que de chercher à bloquer cette orientation pratique de lutte en sanctionnant les délégué·e·s concerné·e·s.
Le prétexte est celui de la participation à une coordination intersyndicale considérée comme un acte de rupture avec la CGIL. Dans un premier temps, c’est le Collège statutaire de la CGIL qui s’est prononcé. Il a estimé – sans même entendre les travailleurs et travailleuses concernés – que l’appartenance à la CGIL est incompatible avec celle de la coordination intersyndicale.
Dans la foulée, le Comité central de la FIOM, sur indication et responsabilité de son secrétaire général Maurizio Landini, a pris une décision sans précédent: les délégué·e·s concernés ne peuvent plus faire part des instances de direction de la FIOM et, surtout, ne représentent plus le syndicat sur les lieux de travail. Il s’agit, de fait, d’une menace d’expulsion.
Ces membres du syndicat ne se voient imposer que des devoirs et tous leurs droits syndicaux sont niés, à partir de celui, élémentaire et fondamental, pour un militant syndical d’organiser la lutte des travailleurs et des travailleuses sur la base des conditions concrètes sur les lieux de travail.
• Il s’agit d’un acte bureaucratique grave. Une décision inimaginable jusqu’à maintenant. Elle ne fait pas honneur à la FIOM et à son histoire. Elle sonne la sirène d’alarme d’une orientation profondément erronée vers une normalisation de l’appareil syndical à l’instar de la FIM et la UILM.
• Cet acte prend pour cible ce que la FCA redoute le plus: la capacité et la possibilité de construire la lutte ouvrière à l’intérieur des usines; cette lutte menée par les travailleurs eux-mêmes. Ceci est d’autant plus grave qu’une attaque sans précédent est en cours contre le mouvement ouvrier et les salarié·e·s. L’action conjointe entre gouvernement et patronat vise, actuellement, à atteindre le droit de grève, après la protection contre le licenciement a été affaiblie, avec succès.
• Nous adressons tout notre soutien et toute notre solidarité aux travailleurs et travailleuses de la FIOM touchées par cette sanction absurde et injuste. Nous nous engageons à entreprendre toutes les initiatives nécessaires à la défense de leurs droits.
Nous demandons à la direction de la FIOM, ainsi qu’à son secrétaire Maurizio Landini, de revenir sur leurs pas et de ne pas aller au-delà dans cette voie profondément erronée.
Nous appelons aussi toutes les forces politiques et sociales qui dénoncent à juste raison les dérives anti-démocratiques actuelles dans notre pays de participer à cette campagne de solidarité. Ce qui est en jeu c’est la capacité des syndicats et des travailleurs/travailleuses à disposer des outils organisationnels et politiques pour opposer une résistance contre la guerre sociale déclenchée par les classes dominantes. (Traduction A l’Encontre)
Envoyer toutes et tous vos signatures en solidarité à l’adresse: sindacatounaltracosa@gmail.com
cet appel a été traduit en français et mis en ligne sur le site de A l'Encontre