Deuxième semaine de grève totale chez General Motors

Publié le par NPA Auto Critique

Labor Notes Photo: Jim West/jimwestphoto.com

Les dernières informations reçues en date du lundi 23 septembre 2019. Pour l’industrie automobile, c’est d’ores et déjà, depuis les années 1970, la plus longue grève au plan de tout le territoire des États-Unis. La production est arrêtée dans les 55 usines et centres de pièces de rechange du groupe.

Des négociations se poursuivent entre la direction du syndicat l’UAW et l’état major de GM. Elles ont un caractère secret loin de la base des milliers de grévistes. Mais selon les quelques informations rendues publiques, la direction de GM ne veut rien céder, ni sur les fermetures d’usines, ni sur les salaires à niveaux, ni sur travailleurs temporaires.

La direction de GM persévère dans l’agression contre les grévistes. Elle a suspendu dès le deuxième jour de grève la couverture maladie des salariés sous contrat car même après l’Obamacare il n’y a pas de sécurité sociale aux États-Unis mais des assurances santé privées entreprise par entreprise. Elle s'en est prise à un piquet de grève devant l'usine de Flint.

Des piquets de grève disposés devant l’entrée de toutes les usines, des témoignages de soutien se multipliant autour des usines aussi bien par les klaxons des voitures qui passent aux alentours que par les boissons et vivres apportés aux piquets de grève, actions de solidarités menées par des syndicats d’autres branches, l'engagement des camionneurs à ne pas assurer le transport des pièces : il s’agit d’un mouvement social d’ampleur avec un soutien qui s’élargit. Des réseaux militants, comme celui de labour notes, fournissent lieux et adresses de tous les piquets de grève (voir lien ci dessous) pour que d’autres instances syndicales et militantes s’y rendent.

Dimanche, des rassemblements de soutien ont été organisés à travers tout le pays, de nombreux à initiative de l’UAW. Signe que le mouvement est populaire et qu’il est « utile » de le soutenir, plusieurs des candidats à la primaire du parti démocrate ont participé à ces rassemblements,

Plus la grève se prolonge, plus les travailleurs trouvent de motifs de rester fermes sur leurs revendications.

L’UAW est une machine dont, c’est un fait avéré, la direction est particulièrement corrompue, plusieurs de ses dirigeants étant sous le coup de poursuites pénales pour enrichissement personnel. Ce que la direction de GM ne manque pas de rappeler. Mais c’est une arme à double tranchant Comme le note Dianne Feeley, animatrice de la « caravane des travailleurs de l’automobile », dans un article publié par Solidarity la direction de GM aura bien besoin des représentants de l’UAW pour « vendre » auprès des salarié(e)s le nouvel accord qui finira probablement par être signé car une consultation de l’ensemble des travailleurs sous contrat est nécessaire.

En 2015 les travailleurs de Chrysler avaient, dans le collège des travailleurs les plus qualifiés, refusé un premier accord négocié par l’UAW. Un refus par la base d’accords n’intégrant pas les principales revendications des travailleurs : voilà ce que cette grève missive signifie et prépare.

Quel encouragement pour les travailleurs du monde entier si ceux et celles de GM gagnaient  !

Publié dans General Motors, USA, Monde