En Italie en grève le 18 octobre 2024

Publié le par NPA Auto Critique. Traduction de Sinistra Anticapitalista

Le 18 octobre tous les syndicats italiens appellent à une grève nationale dans l'automobile. Les plans de Tavares le  patron de Stellantis, fusion de PSA et de Fiat,  sont particulièrement dénoncés. Texte du tract élaboré par le cercle de Gauche anticapitaliste de Turin sur la grève du secteur automobile en cours de préparation

Les causes de la crise industrielle
La crise industrielle avec ses dramatiques conséquences de licenciements et de montée du chômage, s’abat en Italie et en Europe de façon non imprévue et avec des responsabilités précises et coupables. Tous les gouvernements, depuis 1980, ont théorisé puis détruit des entreprises publiques qui devaient tenir compte non seulement du développement économique mais aussi des implications sociales.
Ainsi, chaque secteur économique a été la proie des multinationales qui, désengagées du pays, n’ont poursuivi que leurs profits, fermant et délocalisant avec le plus grand mépris des travailleurs.
En Italie, chaque gouvernement a soutenu les restructurations industrielles qui ont détruit des milliers d’emplois avec d’énormes financements publics. L’État n’a jamais lié les financements publics aux entreprises, au maintien de l’emploi, au respect de l’environnement et aux reconversions nécessaires.
Entre les changements technologiques, les contraintes environnementales, les changements dans la mobilité et un appareil industriel plus ancien, le secteur de la production automobile en Europe et en Italie est particulièrement en crise.

Où trouver la solution ?
Si l’on accepte la situation, les baisses de production et les technologies qui nécessitent moins de main-d’œuvre entraîneront beaucoup de fermetures d’usines et de licenciements.
Pour éviter le pire, certains objectifs doivent être poursuivis avec détermination par la mobilisation des travailleurs et de leurs représentants syndicaux :
-S’il est vrai que les nouvelles technologies demandent moins de travail, il faut imposer la réduction quotidienne du temps de travail pour un salaire égal, en redistribuant le travail entre tous.
-La restructuration de l’appareil productif automobile ne doit pas être supportée par les travailleurs, qui ont produit jusqu’à hier tant de richesses. Ceux-ci doivent pouvoir disposer de tous les moyens nécessaires pour garantir leurs revenus : allocation chômage, contrats de solidarité, formation.
-L’intervention publique en économie ne doit plus consister en des cadeaux à fonds perdu de l’argent public aux entreprises, mais doit être subordonné à une offre de  mobilité respectant des critères environnementaux et apte à désengorger nos villes du trafic les asphyxiant. À la redistribution dans les territoires les productions nécessaires, et aux reconversions productives nécessaires.. La nationalisation, c’est-à-dire l’expropriation de certains secteurs, peut être utile et nécessaire pour empêcher les délocalisations vers des pays où l’exploitation est plus grande.

Pour atteindre ces objectifs et éviter les licenciements, les travailleurs et les travailleuses doivent être déterminés dans les luttes, en contraignant le gouvernement et les patrons à obéir aux intérêts de la collectivité.
Les syndicats doivent s’engager dans une grande bataille nationale en défense des travailleurs de l’industrie, celle que que la grève du 18 octobre pourrait déclencher.
Seule une grande bataille nationale en solidarité avec les travailleurs européens touchés par la même crise et par les mêmes multinationales de plus en plus avides de profits, peut trouver la force nécessaire.

La reconversion écologiquement durable nécessaire à la défense de l’appareil industriel doit trouver force dans l’alliance avec le mouvement écologiste. La participation à la grève du mouvement pour pour la justice climatique va dans le bon sens.
Que la lutte et les grèves des travailleurs et travailleuses les remobilisent et qu’un avenir serein et digne soit redessiné collectivement !

Commenter cet article