Douvrin : un rassemblement «contre la fermeture de PSA» à l’appel de la CGT
Jeudi 6 mai 2021
Le maintien de la production du moteur trois-cylindres à PSA Douvrin ne rassure pas complètement la CGT. Une journée d’action était organisée ce jeudi 6 mai par la section de l’usine et la fédération de la métallurgie aux portes du site « pour le maintien des 1 500 emplois ».
500 à 800 personnes étaient espérées sur le parking de Stellantis (ex-PSA) à Douvrin, ce jeudi, suite à l’appel à manifester de la CGT. Au final, ils étaient 150 selon la police, 400 selon le syndicat. En grande majorité des cégétistes, de Douvrin et d’Hordain mais aussi des différents sites PSA de France et d’autres usines de l’industrie automobile. La CFDT a également répondu présent.
Une mobilisation qui fait suite aux dernières annonces de la direction. Il y a deux mois, les 1 500 salariés apprenaient que la nouvelle version de moteurs EP serait finalement attitrée à Szentgotthárd, en Hongrie. Or, ils avaient déjà été informés de l’arrêt de la production du moteur diesel DV-R pour juin 2022.
L’EB, un sursis
Mi-avril, le groupe prenait l’engagement du maintien de la fabrication de la prochaine génération d’EB à Douvrin, le dernier des trois moteurs actuellement fabriqués à Douvrin. « Mais il n’a jamais été question de le délocaliser car il est déjà produit sur plusieurs sites dont certains à l’étranger », tranche Fabrice Jamart, secrétaire de la CGT chez PSA Douvrin.
« Donc le jour où ils veulent fermer, il leur suffit de rajouter une équipe ailleurs », ajoute le militant. Le 3 mars, un appel au débrayage avait été suivi par 150 travailleurs. « On devait normalement se rassembler début avril mais on a repoussé la date pour permettre à nos camarades de venir de loin malgré la crise sanitaire », indique Régis Scheenaerts, secrétaire adjoint.
Une mort programmée
Tous se mobilisaient donc, ce jour, contre « la fermeture programmée de PSA Douvrin ». « Arnaud Deboeuf ne s’en cache pas, les moteurs thermiques seront arrêtés et ça peut aller plus vite que prévu », complète Régis Scheenaerts. Le directeur industriel du groupe Stellantis s’était exprimé dans nos colonnes à propos de la reconversion à venir dans l’électrique.
Mais le passage de la main-d’œuvre de PSA Douvrin à la future Gigafactory de batteries ACC, la CGT n’y croit pas. « Cela nécessite moins de travailleurs, affirme Régis Scheenaerts. S’ils étaient sincères, ils s’engageraient par écrit, tout comme sur le maintien des salaires. »
Karima Delli, tête de liste d’une union écologiste, socialiste, communiste et insoumise pour les élections régionales, s’est rendue sur place pour apporter son soutien aux salariés de PSA Douvrin. « Il y en a ras-le-bol de mettre des subventions publiques sans conditionnement, notamment le maintien de l’emploi », s’agace la députée européenne.
« On a des salariés qui ont des compétences et le savoir-faire, c’est de là qu’il faut partir, enchaîne la candidate. Pourquoi on ne se bat pas pour ce qu’il y a déjà ? On peut le faire ici ce moteur au lieu de l’envoyer en Hongrie. »
Karima Delli l’assure, « une des premières choses à mettre en place, ce sont les assises de la transformation industrielle ». À ses côtés,Serge Marcellak, maire de Nœux-les-Mines , qui mène la liste « Pour le climat et l’emploi », pour le Pas-de-Calais.