Faurecia : la grève totale commencée à Saint-Nicolas-de-Redon le 18 juin a finalement contraint la direction à reculer
Les salariés recevront des primes pour la reprise du travail. Ainsi que des compensations pour les heures de grève. Les revendications immédiates qui avaient déclenché la grève se trouvent satisfaites. L'intransigeance de la direction de Faurecia a été mise en échec par une grève qui avait démarré le 18 juin.
Vendredi 9 juillet
L'usine Faurecia est toujours occupée.
Après trois jours de réunion, une médiation officielle s'est soldée, ce midi, par un échec. La direction de Faurecia, à Saint-Nicolas-de-Redon, vient d'annoncer qu'aucun accord n'a pu être trouvé
A savoir : la garantie des emplois jusqu'en 2011. Les propositions d'offres de reclassement ne sont plus au goût du jour. Les sanctions à l'encontre de certains salariés sont à nouveau d'actualité.: elle choisit le tout répression.
Mardi 6 juillet
Echec de la direction de Faurecia : la semaine dernière, elle avait fait assigner en référé 34 salariés et représentants syndicaux. Le tribunal de grande instance de Saint-Nazaire a rendu sa décision : pas de sanctions à l'encontre des salariés.
La grève depuis le 18 juin revendique "aucun licenciement avant la fermeture du site, programmée pour juin 2011".
Lundi 5 juillet
L’usine Faurecia de Saint-Nicolas-de-Redon est entrée, aujourd’hui, dans sa troisième semaine de grève. Sans que la situation évolue d’un pouce. La direction est bien venue, dans l’après-midi, tenter de remettre les salariés au travail.
Sans succès. « Quatre grévistes sont retournés au travail, c’est tout », avoue Philippe Rouxel (CFDT).« La balle est dans le camp de Faurecia »
précise Lilian Brunet, délégué CGT. Avec trois autres représentants syndicaux, il se rendra, ce matin, au tribunal de grande instance de Saint-Nazaire. La justice doit rendre sa décision après le blocage de l’usine, la semaine dernière.
Vendredi 2 juillet
Pour ou contre les propositions de la direction. Le verdict est sans appel : sur 107 votants,10 ont approuvé ces propositions contre 95 non et deux nuls.Pourtant, le vote était organisé ce midi, à l’usine Faurecia (sous-traitant automobile) de Saint-Nicolas-de-Redon avait été mis en place par la seule direction. L’intersyndicale ne voulait pas en entendre parler. « Ce sont vos propositions, pas les nôtres. Il n’y a pas eu de négociations », tonne Jean-Pierre Robert (CFDT).
Après des échanges avec la direction centrale, le directeur de l’usine, Jean-Philippe Couasnard, était revenu avec plusieurs engagements. D’abord, une garantie de l’emploi jusqu’à la fermeture de l’usine en juin 2011 assortie d’offres de reclassements. Ensuite, le retrait des sanctions judiciaires et disciplinaires, et la réintégration des primes perdues lors du conflit. Enfin, un montant moyen de 750 € en plus versé en août : une partie liée à l’atteinte des volumes, l’autre à la qualité.
Le vote, à bulletin secret, a finalement eu lieu. Le verdict est sans appel. Sur 107 votants, seuls 10 ont approuvé ces propositions contre 95 non et deux nuls. « J’aurais fait le maximum », soupire Jean-Philippe Couasnard. Même s’ils entament leur onzième jour de grève, la majorité des salariés n’est pas prête à céder. « Faurecia a une gestion ultra-violente de ce conflit : assignation en justice, procédure disciplinaire. Ils jouent ici leur image », estime Lilian Brunet, délégué CGT.
Mardi 29 juin
Nouveau coup de théâtre, ce soir, à l’usine Faurecia de Saint-Nicolas-de-Redon. En milieu d’après-midi, les négociations avaient repris. Elles n’ont débouché sur aucun accord. C’est en retournant annoncer une fin de non-recevoir à leur direction que deux élus syndicaux ont appris la nouvelle :ils vont recevoir, comme quatre autres élus, demain matin un courrier pour un entretien préalable à sanctions. « Cela peut aller de la mise à pied au licenciement. Les motifs ne nous ont pas été expliqués », note Lilian Brunet, délégué CGT. Un nouveau coup de pression après la convocation de ce matin devant le tribunal de grande instance de Saint-Nazaire.
Lundi 28 juin : la direction choisit l'épreuve de force
Dans l’après-midi de lundi, une trentaine de grévistes ont reçu, à leur domicile, la visite d’un huissier de justice.
Il venait déposer une convocation en justice devant le tribunal de grande instance de Saint-Nazaire, demain, à dix heures.
Devant la détermination des grévistes, voilà la réponse de la direction de Faurecia. En fin de journées, les trois cadres séquestrés à l’intérieur de l’usine sont venus discuter avec les grévistes. Chacun reste campé sur ses positions. Par contre, insiste un délégué CGT, « la grille est ouverte, ils peuvent s’en aller s’ils le souhaitent ».
Informations issues du site d'Ouest France
Voir la vidéo de la manifestation de Faurecia du 24 juin sur le site de Ouest France
Samedi 26 juin : la grève continue et se durcit
La démission du directeur ne change pas les plans de la direction. « Nous avons un nouveau directeur, mais la situation n’évolue pas. » Hier, Michel Caillon, le directeur du site, avait présenté sa démission, après plus d’une semaine de grève des employés.
Les grévistes, qui réclament le maintien de l’emploi sur le site nicolasien, ont assorti leurs revendications de demandes financières. « Les salariés estiment qu’ils ont le droit à une prime avant la fermeture définitive de l’usine », déclarait Lilian Brunet. Cet après-midi, vers 15 h, une quarantaine d’employés de Faurecia ont bloqué la circulation entre Redon et Saint-Nicolas-de-Redon, à hauteur du passage à niveau. « Nous allons nous faire entendre », annonçait Lilian Brunet, qui ajoutait que « le bras de fer ne faisait que commencer ».
Les salariés ont entamé, mercred 23 juin , leur quatrième jour de grève.
En cause ? La relocalisation de certains outils de productions vers d’autres usines avant la fermeture définitive de l’usine, prévue en juin 2011. Une rencontre a eu lieu entre la direction et les représentants syndicaux. Elle a duré cinq minutes, chacun restant sur ses positions.
L’usine compte actuellement 188 salariés. 95 % des effectifs se sont prononcés pour la grève. Un mouvement qui risque de se retrouver au cœur des revendications lors de la manifestation intersyndicale prévue, ce jeudi, à partir de 17 h au départ de la sous-préfecture de Redon.
Les salariés reprochent à la direction de déplacer le montage des sièges destinés à des véhicules Renault, avant même la fermeture définitive de l’usine, prévue pour juin 2011. « La direction s’était engagée à ne procéder à aucun licenciement jusqu’à la fermeture. Elle doit respecter sa parole », ajoute Lilian Brunet, délégué CGT.
Parmi les grévistes, Alain Collin, secrétaire du CSHCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) dénonce « une destruction psychologique des gens. Ils sont inquiets pour leur avenir. » Et Philippe Rouxel (CFDT) d’ajouter : « Les salariés ne demandent qu’une chose : être assurés d’aller jusqu’en juin 2011 s’ils n’ont pas trouvé de solution avant. » Une rencontre avec la direction doit avoir lieu dans l’après-midi. L’usine compte actuellement 188 salariés.