Le rassemblement avec les Goodyear à Amiens
Pour l’action du 11 octobre les Goodyear d’Amiens avaient invité l’ensemble des salariés à manifester pour leurs propres revendications et exprimer en même temps leur solidarité avec leur propre lutte : pour le maintien du site Amiens nord et contre la répression syndicale qui concerne les 4 principaux dirigeants du syndicat CGT : Mickaël Wamen, secrétaire du syndicat, Franck Jurek, Sébastien Lupo et Reynald Jurek.
3 à 400 participants où se mêlaient représentants de la fédération de la chimie CGT, cheminots, enseignants de la FSU salariés de Dunlop, étudiants de l’UNEF mais aussi quelques militants de la CFDT et de l’UNSA. Sans oublier les représentants politiques, PCF, Parti de gauche, NPA comme les militants du journal local "Fakir" qui proclamait en plein déferlement des primaires socialistes en un clin d’œil à 1936 "Aussitôt élus… on les pousse au cul ! ".
Comme pour répondre d’avance au journal d’Antenne 2 du jour et à la une du Courrier picard du même jour, commentant le mouvement revendicatif du 11 octobre, qui claironnaient tous deux oh hasard !, " Les salariés préfèrent les urnes à la rue" pour faire valoir leurs revendications.
Un souhait qui fleure bon
De l’intervention des Goodyear retenons les points saillants suivants :
Le contenu de l’intervention exhaustive à l’adresse :
- le point le plus marquant du rassemblement c’est la présence de salariés de l’usine Dunlop (100 salariés) dite Amiens sud qui jouxte l’usine d’Amiens Nord à qui a été imposé les 4X8, suite à une véritable trahison syndicale malgré leur vote contre très largement majoritaire avec de très lourdes conséquences pour la vie familiale des salariés, la montée de l’absentéisme, l’augmentation impressionnante des rebus de production (500 par jour) et au total un affaiblissement de la qualité de la production.
- Les salariés et les militants sont dans l’attente du jugement de l’Inspection du travail relative à la mise à pied des 4 militants et à la procédure de licenciement.
- L’objectif de la direction de la multinationale Goodyear c’est la fermeture ET du site d’Amiens Nord (1390 salariés) Et de Dunlop, la direction n’osant pas en faire l’annonce de peur que les ouvriers des deux sites ne finissent par mener la lutte TOUS ENSEMBLE.
De ce point de vue, c’est la résistance des Goodyear d’Amiens nord qui garantit pour l’heure la pérennité de l’emploi des Dunlop, mais seule la lutte commune pourra tenir en respect la multinationale et l’empêcher de mener à bien son projet de délocalisation.
Le TOUS ENSEMBLE c’est aussi ça !
La CGT Good year Amiens demande de la mise en œuvre d’une journée interprofessionnelle avec un rassemblement devant le siège de Goodyear France à Rueil, prévue en novembre, la responsabilité de la direction confédérale de la cgt étant de ce point de vue concernée.
La CGT Goodyear Amiens a fait la preuve de la rentabilité de l’entreprise (l’activité farm dégageant plus de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires), et que la reprise envisagée par le groupe Titan de cette activité, ne leur côuterait …. que moins de 2 millions d’euros !!!
Signe inconstestable que ledit groupe est en fait chargé de la liquidation pure et simple de cette division !
Seules la résistance et la lutte sont payantes !
Preuve est aussi faite que pour les multinationales, les entreprises du CAC 40, le critère ce n’est pas l’attitude des salariés. Pour augmenter leurs marges ils exercent le chantage : " si vous n’acceptez pas les 4X8, si vous n’acceptez pas des diminutions de salaires, si vous ne devenez pas flexibles … nous fermons, nous délocalisons".
Mais on a bien vu à maintes occasions que la soumission à ce chantage n’a pas empêché les fermetures d’entreprise.
Pour une raison fondamentale : leurs décisions de fermer ne correspond qu’à un seul critère : le profit, et le profit et encore le profit.
C’est pourquoi céder c’est la pire des solutions et la résistance solidaire la seule attitude efficace comme précisément le prouve la lutte des Goodyaer d’Amiens qui depuis 4 ans ont préservé leurs emplois en combinant lutte de masse et lutte juridique.
Au cours du rassemblement le Front Syndical de Classe a également pris la parole avec l’intervention suivante :
" En premier lieu nous voulons redire notre solidarité avec la lutte des Goodyear, le soutien à leurs militants menacés.
La preuve a été ici faite que c’est la lutte qui paie contre le chantage aux délocalisations,à la flexibilité sous toutes ses formes et contre la pédagogie du renoncement.
Dans le moment que nous traversons, ce moment de crise profonde où en guise de dialogue social et de négociations, ce que le patronat et le pouvoir politique, les banques et l’Union européenne ont à offrir ce sont les plans de rigueur, le recul des salaires, les fermetures d’entreprise et la démolition des services publics.
MAIS, ce serait une illusion mortelle d’attendre du résultat des prochaines présidentielles que le changement où des changements positifs adviennent !
Quelle qu’en soit l’issue !
Ce qui compte, et ce qui va compter, c’est notre intervention, ce sont nos luttes !
Maintenant, demain et immédiatement après mai 2012 !
Et souvenons nous que si la victoire de la gauche en 1936 a contenu et empêché le triomphe du fascisme de l’intérieur, ce sont les grèves et les occupations d’usine qui ont donné les congés payés.
Ne perdons jamais de vue cela !