Opel en Pologne : aussi des suppressions d'emploi et le gel des salaires
Des militants du syndicat libre polonais « Août 80 » de l’usine de Gliwice de General Motors décrivent comment le syndicat « Solidarnosc », dominant dans l’entreprise, a été trompé par la direction patronale de General Motors en acceptant les sacrifices imposés aux travailleurs.
Le blog NPA auto critique publie ici une traduction résumée d'un article publié par des militants de ce syndicat indépendant Août 80.
La production de la Zafira avait commencé en 2005. Dès 2004, « Solidarnosc » avait signé un accord accompagnant le lancement du modèle : gel des salaires et limitation des salaires des nouveaux embauchés. 700 nouveaux travailleurs ont été embauchés, portant à près de 3000 les emplois dans cette usine.
Le syndicat « Solidarnosc » avait justifié l'acceptation des sacrifices en ces termes.: « Nous avions l'espoir que cela aiderait à la compétitivité internationale de notre entreprise » explique Solidarnosc. « Les années passaient et nous avons voulu faire reconnaître que le temps était venu de rattraper les retards en matière de salaire. Nous avons demandé un bonus mensuel de 500 zloty brut pour tous [équivalent de 125 euro]. La situation économique de la firme justifiait nos revendications et le bonus proposé permettait d'augmenter les salaires sans toucher l'accord signé lors du lancement de la Zafira. Les négociations dures ont conduit par deux fois à des conflits collectifs (...)
L'année 2008 a apporté d'un coup la crise économique mondiale. Pour maintenir la production de Zafira dans l'usine nous avons même dû abandonner les augmentations des salaires, y compris celles liées à l'inflation. On luttait pour que chaque Zafira puisse sortir et la direction nous a garanti de maintenir la production jusqu'en juillet 2011.
« Le 11 décembre 2009 a eu lieu une nouvelle rencontre pour négocier. et General Motors avait promis protection des emplois et pérennité de l'entreprise contre un nouveau gel des salaires. »
Voilà ce qui avait été promis il y a moins de six mois. Et voilà dont s’est vanté le syndicat « Solidarnosc
Et en mai 2010, la décision de GM d’arrêter la production de la Zafira est brutalement annoncée aux travailleurs.
Les camarades du syndicat libre de GM Gliwice font le bilan de cette politique : « Maintenant on nous annonce brutalement la fin de la production du modèle zafira — le modèle qui nous a tous, sans oublier nos familles, coûté tant de renoncements. Au nom de la sauvegarde de cla production de ce modèle nos salaires ont été gélés, nos camarades licenciés. Si nous avions décidé une fois de plus de supporter tant de renoncement, pourquoi on permet qu'on nous enlève ce modèle si important pour notre entreprise ?
Le bruit court que la production d'Astra IV sera réduite de 30 % et il n'y a pas de nouveau modèle en vue.
Que ce passera-t-il lorsque nous arriverons au point où était arrivé l'usine d'Anvers ? Est-ce que ql*es primes de licenciement de 150 000 euros nous seront garanies ? Dès maintenant des syndicalistes allemands commencent à exiger la retour de la production de l'Astra IV en Allemagne. Si cela se poursuit on peut s'attendre à une nouvelle réduction de l'emploi et le retour au travail en deux équipes.
Le commentaire du blog NPA Auto Critique
Ce compte rendu de la politique menée en Pologne par General Motors avec la complicité de Solidarnosc est une terrible leçon de choses. Les firmes automobiles réorganisent leurs usines et leurs productions dans tout l’espace européen. Les délocalisations et déménagements vont dans toutes les directions. L’exemple de la Pologne montre aux travailleurs de l’Europe de l’Ouest que les déménagements de production ne vont pas seulement d’Ouest en Est.
La firme GM a au premier trimestre de l’année 2010 à nouveau fait des bénéfices pour un montant de 700 millions d’euros. L’objectif de la firme américaine est de pouvoir à la fin de cette année 2010 être à nouveau cotée en bourse. La faillite de l’année dernière est payée par les salariés aux Etats-Unis, en Europe, et dans les autres pays.
GM Europe a une politique mondiale et européenne. Dans tous les pays d’Europe, GM, sous la marque Opel, quémande des subventions gouvernementales pour appliquer ses plans sociaux de suppression d’emploi.
Opel veut réduire ses capacités de production dans toute l’Europe d’un tiers. Partout il faut refuser la mise en concurrence entre les ouvriers . Le poison de la division, c’est de croire pour que fermetures d’usines et licenciements peuvent être exportés dans le pays voisinpour se proéger dans "son" pays.
Entreprise par entreprise, pays par pays, les travailleurs ne sont pas à la hauteur des srtatégies patronales mondialisées. Cet exemple de la Pologne montre toute l’importance d’une vraie solidarité active entre les travailleurs. Des contacts directs entre syndicats et délégués d’usines peuvent et doivent préparer ce chemin.