SAM : un soutien toujours massif à l’usine occupée

Publié le par NPA Auuto Critique

Photo correspondnat NPA

Mise à jour 14 décembre 2021

La SAM, après le refus par Renault de la dernière offre de reprise existante et sa mise en liquidation judiciaire, est occupée depuis le 22 novembre 2021. La lutte dure sans discontinuer depuis la fuite du dernier repreneur simple chasseur de primes. Sans patron sur place, l’usine a continué à produire des pièces pour Renault, grâce au collectif constitué par les salariés et leur seul syndicat présent dans l’usine, la CGT.

Le rassemblement tenu devant la SAM le 9 décembre, un soir d’hiver déjà rigoureux dans le Nord Aveyron, a encore réuni plus de 2500 personnes. D’abord la population du bassin pour qui le soutien à celles et ceux de la SAM est une évidence. Aussi des banderoles CGT et FSU des structures syndicales locales.

Une banderole de la confédération paysanne et aussi trois grands tractopelles tous phares allumés venant des 3 cantons autour de l’usine affichant le soutien « agri en soutien à la SAM ».Sur un long mur de l’usine, de centaines d’ affichettes, chacune retraçant ancienneté et parcours dans l’usine de chacune et chacun des salariés de la SAM dont l’emploi vient d’être supprimé : livre ouvert des dégâts, un par un, une par une, de la casse patronale.

Oui une détermination toujours présente qui tient encore la résistance d’un collectif de travail et de lutte toujours soudé mais toujours enclavé dans un bassin industriel saigné par les fermetures des mines et de nombreuses usines.

Renault et gouvernement responsables et coupables

Depuis des mois pendant lesquels gouvernement et Renault n’ont cessé de mentir . Ils s’étaient engagés à un volume de commandes et cela afin d’obtenir la fin de la grève du printemps qui avait déjà duré 23 jours. Le travail a repris le 6 mai et ils ont renié leurs promesses !

L’enjeu de la résistance est faire payer le plus possible Renault et le gouvernement. Contre Renault, le seul donneur d’ordre, qui a le pouvoir de vie ou de mort sur ses sous traitants, la colère est générale : à l’entrée de l’usine aux cotés du nom de la SAM s’affiche « Boycott Renault » !

Les offres de reclassement, c’est du « foutage de gueule » comme l’a dénoncé la secrétaire du syndicat CGT Ghislaine Gistau. Des offres CDD de deux mois à Toulouse, des offres d’opérateurs à des ingénieurs. Un geste symbolique qui a marqué le bassin : ces offres bidon ont été brûlées par les salariés , images reprises par presse et te télé locales

« Pour nous déloger, il faudra qu'ils emploient la force ! » .

L’occupation vise à mettre usine et machines sous la « protection des travailleurs » afin d’empêcher tout déménagement de ce qui constitue des biens « nous appartenant » . Pour cela des « barricades », constituées de pièces métalliques fondues, bloquent certaines des routes d’accès à la SAM, obligeant à la mise en place de déviations.

Une nouvelle activité prendra-t-elle la suite de la SAM ? Les instances gouvernementales et régionales voudraient faire croire qu’elles essaient encore. Le comble de l’hypocrisie est celle de la ministre de l’industrie qui promet des solutions éventuelles pour le 1er semestre de l’année 2022, c’est à dire après l’élection présidentielle ! La région Occitanie dirigée par Caroline Delga du PS, laisse aussi entrouverte la possibilité d’une reprise d’activités dans les domaines du bâtiment ou de l’électromobilité, sans précision ni sur les pistes explorées, ni sur le nombre d'emplois maintenus. Alors que le marché capitaliste démontre son incapacité à garantir l’emploi, la socialisation immédiate des usines comme la SAM s’impose. A l’État et aux collectivités publiques de les prendre en charge sous le contrôle des travailleurs sans indemnités aux patrons faillis.

Vivre et travailler au pays, la vieille revendication des années 1970, est aujourd’hui portée par la CGT de l’Aveyron. Le nécessaire « tous ensemble » doit s’appuyer sur ces mobilisations locales à même de bloquer tout un territoire et sur les luttes coordonnées au niveau des filières. Une occasion a été manquée au printemps dernier lorsque les fonderies FDB Renault, SBF à Saint Claude dans le Jura, et du Poitou étaient en lutte en même temps que la SAM.

L’occupation de l’usine est annoncée pour durer jusqu’après la fin de l’année si nécessaire. La réunion tenue au ministère des finances le 13 décembre n'a débouché que sur blablabla, le gouvernement affirmant son impuissance à faire bouger Renault, c'est à dire à le laisser faire.  Le soutien de la population du bassin de Decazeville est un acquis. L'élargissement du soutien de la mobilisation à d'autres sites est la tâche de l'heure

 

 

Publié dans SAM, Renault

Commenter cet article