La nouvelle grille de classification de la métallurgie au service de l'arbitraire patronal

Le 1^er janvier 2024 une nouvelle grille de classification va être mise en place dans tous les établissements, usines, services et centres d’études dépendant de la nouvelle convention collective de la métallurgie signée en 2022 par la CFDT, le CGC et FO.
Les changements sont de taille. La grille de classification actuellement en vigueur datait des années 1970, s’inscrivait bien sûr dans l’organisation du travail appliquée dans les usines et les services, mais avait permis d’offrir des garanties contre l’arbitraire patronal avec des critères compréhensibles et reconnus de toutes et tous. Les OS s’étaient même servis du cadre constitué par cette grille en posant des revendications « unifiantes » comme le P1 pour tous.
La formation et l’expérience de chacune et chacun mesurées par des critères reconnus sont maintenant remplacées par la cotation des postes de travail auxquels chacune et chacun sont affectés. Renversement de perspectives : l’emploi du poste de travail défini par la hiérarchie patronale commande  la classification de chacune et chacun. Si on change de poste, on change de cotation en plus ou en moins : c’est le règne de la flexibilité généralisé où il n’y a plus de garantie attachée à la personne de chaque salarié.
Pour donner une apparence d’objectivité à ce qui fonde cette cotation, des armadas de consultants mercenaires ont construit des classifications fondées sur 6 critères (complexité de l’activité, connaissances, autonomie, contribution, encadrement/coopération , communication) qui comprennent chacun 10 degrés. C’est l’addition du degré de chaque critère qui donne une cotation sur 60 points.
Des « usines à gaz » largement incompréhensibles même aux différents niveaux de la hiérarchie. Mais derrière la vraie complexité, les principes mis en œuvre aggravent encore la subordination de salariés aux décisions patronales.

Le tract ci dessous diffusé par le syndicat SUD Renault Guyancourt détaille les conséquences de sa mise en place dans un établissement comme Guyancourt