Honeywell Condé-sur-Noireau : forte mobilisation pour le maintien du site et des emplois !

Publié le par NPA Calvados 27 octobre 2011

 

Publié sur le site du NPA Calvados. A Condé-sur-Noireau, 320 emplois sont menacés chez Honeywell, fabricant de plaquettes de frein. La lutte pour le maintien du site et des emplois a commencé. Les salariés de l’entreprise, épaulés par de nombreuses délégations syndicales d’entreprises de Caen, se sont rassemblés mardi 25 octobre après-midi devant la Préfecture du Calvados, alors que se tenait à l’intérieur une « table ronde » réunissant le préfet, les collectivités locales, les syndicats et des représentants d’Honeywell. .

 Jean-Daniel, de la CGT d’Honeywell et membre du CHSTC a répondu aux questions  - du NPA du Calvados juste avant la table ronde.

 

Question : Rappelles-nous comment le patron a annoncé la prochaine fermeture du site ?

Jean-Daniel : c’était clair et net, c’était mercredi dernier, on nous a annoncé la fermeture pure et simple du site pour l’ouverture d’un nouveau site en Roumanie. Les motifs invoqués par la direction, c’est que les produits fabriqués ici arrivent en fin de vie et, pour les nouveaux produits, ils ne veulent pas investir sur Condé, ils veulent construire un nouveau site en Roumanie.

Et votre analyse à vous, quelle est la réalité du vieillissement de l’usine de Condé dont parle la direction, c’est une usine en fin de vie ?

C’est faux, archi faux. En terme de production dans le groupe Honeywell, le site de Condé est le meilleur du point de vue productif. Nous avons un outil de travail, un savoir faire que les Roumain n’auront pas puisqu’il s’agirait d’un nouveau site, et ils risquent de se planter carrément. C’est vrai le site est vieillissant car il n’y a eu aucun investissement depuis de nombreuses années. Sauf qu’il y a aussi une partie vide dans l’entreprise où les sols sont tout neufs. Ils ont 5 ans, ils n’ont jamais servi. Donc, ce que dit la direction ne tient pas, c’est clair pour nous. Notre but principal, c’est le maintien du site et des emplois.
Le liquidateur est venu se présenter à l’usine, il a été embauché par le groupe Honeywell et remplace le DRH. Il est là pour « accompagner » les gens, en réalité pour les mettre dehors. Il dit des conneries dans les journaux, il ne connaît même pas le site et on a l’impression que cela fait vingt ans qu’il est dans l’entreprise.

Quelle est la situation financière de ce groupe américain ?

Le groupe fait 37 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Il a du pognon…

Aujourd’hui, les salariés sont devant la Préfecture, qu’attendez-vous de la table ronde ?

On attend que les politiques s’investissent vraiment dans ce problème. Apparemment, le groupe américain attend 17 millions d’euros de subvention de l’Union européenne pour pouvoir construire un nouveau site. On attend pour commencer que les politiques agissent pour annuler cette subvention. Il serait inadmissible que Honeywell touche un chèque de 17 millions de l’Europe pour construite un nouveau site tout en fermant l’usine de Condé. On espère que les politiques vont s’investir, bloquer cette subvention, et qu’ils se battent avec nous pour le maintien de l’emploi à Condé-sur-Noireau.


La situation mardi soir 26 octobre 2011, à l’issue de la table ronde :

Les représentants des organisations syndicales ont fait le compte rendu de la table ronde devant près de 600 personnes rassemblées devant la Préfecture : salariés d’Honeywell et d’entreprises voisines (MGI Coutier, Faurecia…), délégations d’entreprises de Caen venues en soutien…
Lors de la table ronde, le Préfet comme les représentants des collectivités ont réaffirmé leur refus de la fermeture du site Honeywell de Condé-sur-Noireau. Les travailleurs ont donc obtenu un soutien unanime à leur combat. La plupart des représentants des collectivités locales qui se sont exprimés après la table ronde – ont eu des mots très durs à l’encontre du groupe Honeywell. Il faut en effet dénoncer la rapacité d’un groupe prêt à empocher des subventions publiques tout en mettant sur la pavé des centaines de travailleurs, tout cela pour profiter d’une main d’oeuvre surexploitée en Roumanie, pour le seul profit des actionnaires.
Les organisations syndicales ont fait accepter par la direction le principe d’un groupe de travail, pour montrer que le site est viable, et donc que le projet de fermeture doit être annulé.
Si la direction a accepté le principe de ce groupe de travail, elle ne s’est pas engagée à suivre ses conclusions. Elle se réserve jusqu’à fin novembre pour faire connaître sa position.
Les travailleurs sont repartis plus déterminés que jamais à se battre pour le maintien du site et des emplois.
Le NPA apporte son soutien total aux salariés d’Honeywell.

 

 

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