Retraite : un ouvrier sur quatre meurt avant 65 ans

Publié le par Syndicat CGT Peugeot Mulhouse 11 juin 2010

Le contenu de ce tract publié par le syndicat CGT de Peugeot Mulhouse concerne tous les travailleurs de l'automobile

 

Pénibilité : des promesses pour rien

De nombreux salariés attendaient du gouvernement la prise en compte de la pénibilité pour un droit à départ anticipé.

 

Sarkozy lui-même le disait, tout serait discuté dans le cade de la réforme des retraites, y compris la pénibilité. Or Eric WOERTH, dans le Journal du Dimanche, vient de déclarer, à propos de la pénibilité : « Je ne vais pas recréer des régimes spéciaux ».

Suis je assez malade ?

A la suite du MEDEF, le gouvernement s’oppose à la revendication de simple justice, d’un droit au départ anticipé pour les salariés ayant été astreints à des travaux pénibles.


Selon le système envisagé, seuls les travailleurs déjà malades seraient éligibles. En pratique, les salariés concernés devraient passer devant une commission médicale, chargée de vérifier si leur état de santé est atteint.

 

Autrement dit, et alors que beaucoup de pathologies professionnelles se déclarent après la retraite, il faudra être déjà malade pour éventuellement envisager de rentrer dans un dispositif.

La direction refuse donc le caractère collectif de la pénibilité et le renvoie à l’individuel.

En somme, suis-je assez malade, Docteur, pour avoir le droit de mourir chez moi et non sur la chaîne ? Disons-le, c’est ignoble.

1 ouvrier sur 4 meurt avant 65 ans !

On connaît généralement la différence d’espérance de vie entre les ouvriers et les cadres : 7 ans. Une donnée dans les statistiques, une terrible inégalité devant la mort elle-même. On connaît moins cet autre chiffre.

Dans l’état actuel des choses, la probabilité pour les ouvriers de mourir avant 65 ans est de 26 %, un peu plus d’un quart.


Un ouvrier a deux fois plus de risque de mourir avant 65 ans qu’un cadre.

Cotiser pour mourir

Il faut être cynique pour nous annoncer une espérance de vie portée dans l’avenir à 100 ans. Eh bien à 65 ans, avant d’atteindre la retraite, si elle était reportée jusque là dans notre pays, un million et demi d’ouvriers seraient déjà morts. Ils ne connaitront jamais une vie sans travail.
La solidarité à laquelle ils auront contribué par leurs cotisations pendant toute une vie de labeur ne leur servira à rien. Ils auront payé pour les autres, il n’y aura rien à leur payer.            Ce sont ceux qui créent la richesse, qui rapportent le plus et coûtent le moins en terme de vie de repos après des années de travail.

Combien de nos collègues, en chaîne ou en production, usés, fatigués, malades avant l’heure, sont morts alors qu’ils n’avaient parfois que la cinquantaine ?

 

Lire sur ce blog  "les effets de la pénibilité au travail"

Lire sur ce blog : "Retraite la double peine des ouvriers"

 

 


Publié dans Emploi-et-retraites

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