Volkswagen : les salariés payent pour les fraudes des dirigeants

Publié le par NPA Auto Critique

Volkswagen a annoncé vendredi 18 novembre la de suppression 30.000 emplois dans le monde d'ici à 2020. Les suppressions d'emploi concerneront principalement l'Allemagne, avec 23.000 postes, mais aussi l'Amérique du Nord, le Brésil et l'Argentine.Le syndicat allemand IG Metall est partie prenante de cet accord. Actuellement, le groupe Volkswagen avec ses 12 marques emploie 610 000 personnes dans le monde dont la moitié environ en Allemagne.
Les mesures annoncées concernent la seule marque Volkswagen. En Allemagne, les 23 000 suppressions d'emplois représentent 20 % des effectifs de la marque qui n'avait jamais procédé à de mesures de cette ampleur. Tous les constructeurs automobiles sont dans le même univers de concurrence et pratiquent les mêmes réductions d'effectifs en Europe. PSA a ainsi supprimé en France 20 % de ses effectifs les trois dernières années. Le dernier plan de compétitivité Renault de 2014 à 2016 a entraîné la suppression de 7500 emplois en France, soit 15 % des effectifs.
Volkswagen rejoint donc la politique de ses concurrents alors que  pourtant les ventes et production d'automobile recommencent à augmenter en Europe, même si les niveaux d'avant la crise de 2008 ne sont pas encore récupérés. Ces mesures sont d'abord causées par les contraintes financières de rentabilité qui pèsent sur la firme. Elle doit en effet verser l'équivalent de 15 milliards d'euros suite au fameux scandale du dieselgate. L'augmentation annoncée de 25% de la productivité s'applique aux usines qui fabriquent les voitures d'aujourd'hui. Le taux de marge de Volkswagen a été de 2 % en 2015 et le plan annoncé vise à le doubler pour atteindre 4 % en 2020. Voilà le véritable objectif des mesures annoncées : aligner la rentabilité financière de la firme sur les résultats des leaders mondiaux en la matière, Toyota mais aussi Nissan, Renault et PSA.
Dans le même temps, Volkswagen a promis au  syndicat allemand IG Metall d'investir 3,5 milliards d'euros dans les technologies liées aux voitures électriques et de créer 9.000 postes à la faveur de ces investissements – sans toutefois de calendrier précis. C'est une fausse symétrie. Rapporté au milliard d'euros que coûte en moyenne la plate-forme d'un nouveau modèle, cet investissement ne constitue pas un révolution pour un groupe comme Volkswagen. Et c'est « seulement » le cinquième du remboursement aux clients nord américains des errements des dirigeants de la marque. Distinguons la « com » de la réalité des faits.
Depuis les promesses bidon du PDG de Renault, en 2010, la situation a bougé et le moment où production et ventes de voiture électriques cesseront d'être confidentielles se rapproche. Il n'empêche qu'on parle très fort du véhicule électrique chaque fois qu'il y a crise ou sandale à camoufler, voir Renault après la crise de 2008 et maintenant Volkswagen après le scandale du dieselgate. A horizon de quatre ans en 2020 le véhicule électrique continuera d'occuper une place très minoritaire.
Les syndicats allemands qui ont signé le plan d'économies chez Volkswagen ont lâché l'immédiat des suppressions d'emploi pour d'hypothétiques promesses. Et les enjeux en terme de salaires, de conditions et de durée du travail continuent d'abord de concerner les usines actuelles d'automobiles à Wolfsburg comme  les autres sites européens.

Publié dans Autres constucteurs, Europe

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