La grève de 1974 des ouvrières et ouvriers de chez Piron à Brétoncelles fait encore peur

Un équipementier automobile a voulu fermer en 1974, il y 50 ans. Comme tant d’autres. Mais la lutte des ouvrières et ouvriers de chez Piron, contre la fermeture de leur usine à Brétoncelles dans l’Orne  avait marqué les esprits dans la région et même nationalement, ils avaient "licencier leur patron".

Cinquante ans après, aux hasards de la vie, quelques militants se retrouvent, un retraité de chez Renault et d'autres, investis dans le théâtre et l'écriture. Ils se lancent le défi de faire revivre ce morceau de mémoire ouvrière. Pas d'autres envie que celle de restituer la mémoire ouvrière d'une lutte qui avait, à l'époque, secoué la région, et aujourd'hui absente de la mémoire collective ... Et de passer le témoin pour les luttes de demain.

Un spectacle se prépare pour cet été, exactement, pour le dimanche 17 septembre, journée nationale du patrimoine. Tout tourne. Les acteurs amateurs s'entrainent, tout comme les chanteurs répètent "les chansons des Piron". Les solidarités se démultiplient. Tout est presque prêt.

Au dernier moment en plein été une héritière du patron qui avait mené son usine à la fermeture, se réveille et ne veut pas que l’on cite le nom du patron de cette usine dans un spectacle tout entier dévolu à la mémoire ouvrière. C’est comme si un arrière petit enfant de Thiers interdisait toute œuvre sur la Commune de Paris sous le prétexte que leur aieul est mis en cause. Dans la France de 2023, une censure de ce type est encore possible. On connaissait les patrons de droit divin. Arrive le temps des censeurs de droit divin !

Soyons en sûr, la censure ne passera pas !  Et ce sera un motif supplémentaire pour que ce spectacle dédié à la mémoire de cette lutte exemplaire rassemble encore plus de participant(e)s. La Commune n’est pas morte ! A sa  petite mesure, le combat de ceux et celles de chez Piron ne l’est pas non plus ! Merci aux censeurs qui seront bien sur déboutés de nous le rappeler !