Renault Sandouville : jusqu'à cinq mois de chômage technique en 2011

Plus de 80 jours de chômage technique sont prévus en 2011 à l’usine Renault de Sandouville. Pour certains ateliers, cela fera cinq mois d’interruption. Au premier  semestre 2011, les chaînes de l’Espace seront 44 jours à l’arrêt, et celles de la Laguna  le seront pendant 35 jours.Ensuite, pendant l’été 2011, 2 mois de pause technique sont prévus pour adapter les chaînes à la production du nouveau véhicule utilitaire Trafic.

 Et enfin, un autre mois de chômage technique est prévu entre septembre et décembre.

Les modèles Espace et Laguna sont des échecs commerciaux sévères, cela est avéré mais les ouvriers n’y sont pour rien. Jusqu’à une période récente, l’état major de Renault a cru que les grosses voitures allaient continuer à se vendre comme par le passé et a entraîné les usines dans des impasses. Les dirigeants responsables de ces erreurs  sont toujours là et ce sont les ouvriers qui supportent les conséquences de leurs errements

La direction de Renault explique l’ampleur du chômage technique par la nécessité d’installer de nouvelles chaînes. C’est largement de l’esbrouffe. Des changements de modèles dans les usines, il y en a régulièrement, et ils n’entraînent pas des mois d’arrêt. Ce que pourrait entraîner la préparation des machines pour le Trafic, c’est au maximum l’arrêt des deux mois d’été avec y compris un mois de fermeture chaque année pour les congés. Et les ouvriers de Sandouville se voient imposer plus de quatre mois de chômage technique.

Comment et qui indemnisera les salariés de l’usine de Sandouvile ? Jusqu’à présent les ouvriers avaient droit à 100% de leur salaire en période de chômage technique grâce à une aide de l’État. Or, cette aide s’arrête à la fin de l’année. Le paiement à 100% des mois d’arrêt de travail prévus en 2011 est le minimum. Renault  et gouvernement peuvent et doivent le financer. A commencer par l’entreprise multinationale qu’est devenue Renault qui préfère payer les actionnaires plutôt que les salariés

En fait, la direction de Renault voudrait préparer la fin de l'usine de Sandouville. Ouverte en 1964 pour construire la R-16, elle a employé jusqu'à 12 000 salariés. Elle n'en compte plus aujourd'hui que 2 500. En 2009, elle avait   perdu 1 300 emplois. Et maintenant, c'est l'arrêt prévu de plusieurs mois.