Un suicide à l'usine Renault de Cléon

Publié le par Correspondant et soruces presse 23 avril 2013

Un mécanicien de l'équipe de nuit, âgé de 35 ans, s'est suicidé à l'usine Renault Cléon, vers 6h du matin dimanche 21 avril. Il a été retrouvé par ses collègues pendu dans un atelier à l'arrêt. Il travaillait depuis un certain temps dans cette usine et était apprécié de ses collègues.

 

Agé de 35 ans et père de deux enfants, ce salarié, qui travaillait de nuit, a été retrouvé pendu lundi au petit matin sur le site, où il était employé depuis 2000, a précisé à l'AFP Pascal Le Manach, délégué syndical CGT. "Il a laissé sur place deux lettres, une pour sa famille et l'autre à l'attention de la direction, dans laquelle il dénonce les pressions", a indiqué le syndicaliste.

Dans ce second courrier, l'ouvrier a écrit selon cette source: "merci Renault. Merci ces années de pression, chantage au nuit. Où le droit de grève n'existe pas. Ne pas protester sinon gare. La peur, l'incertitude de l'avenir sont de bonne guerre, paraît-il ? Tu expliqueras ça à mes filles, Carlos", allusion à Carlos Ghosn, le PDG du groupe.

La salarié, "excellent ouvrier" et "non-syndiqué", "faisait l'objet de pressions de la direction depuis qu'il avait pris activement part aux grèves contre le projet d'accord compétitivité-emploi" cet hiver a précisé M. Le Manach. "La direction l'avait notamment menacé de le faire redescendre en équipe (de jour), avec une perte financière très importante à la clé", a ajouté le syndicaliste.

La CGT a demandé la tenue lundi d'un Comité d'hygiène et de sécurité exceptionnel "pour montrer la responsabilité de Renault dans ce décès", a-t-il indiqué.

Une enquête est ouverte

Le parquet de Rouen, qui a confirmé la découverte de deux lettres, a de son côté précisé à l'AFP avoir ouvert une enquête en "recherche des causes de la mort" à la suite de ce suicide survenu "sur le lieu de travail et pendant les heures de travail".

Déjà à Lardy et au Technocentre !

Le 26 mars, un technicien de Lardy avait tenté de se suicider sur son lieu de travail en se donnant deux coups de couteaux. Au TCR, un technicien (49 ans) et une ingénieure (42 ans) se sont suicidés chez eux, en octobre 2012 et février 2013.


Dégradation des conditions de travail, stress, réorganisations permanentes, pression de la hiérarchie, mise en concurrence des salariés... Une situation que la politique de « compétitivité » et de destructions d'emplois ne peut qu'aggraver. Inacceptable !

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