La grève de l'usine Renault de Bursa continue

Publié le par NPA Auto Critique . Informations Turquie


Envoyer des messages de solidairité aux travailleurs turcs : metaliscileribirligi@gmail.com

Utiliser aussi la page facebook :
https://www.facebook.com/metaliscileribirligi.mib?fref=ts
Mise à jour mardi 26 mai 2015

La grève continue chez Renault à Bursa ce mardi 26 mai 2015.
Des discussions ont duré la nuit du lundi au mardi 26 mai jusqu'à 3 heures du matin. Renault a proposé une prime de 1000 livres turques, soit 350 euros, versée immédiatement et 600 livres turques payables à la fin de l'année. Mais Renault n'avance rien sur une augmentation générale des salaires, au coeur des revendications, voulant reporter cette discussion dans un mois.
Les travailleurs de Renault Bursa ont refusé ces propositions de Renault. D'autres négociations doivent avoir lieu aujourd'hui. Les salariés ont décidé de continuer l’occupation de leur usine, bien décidés à imposer leurs revendications.
Le soutien à la grève des ouvriers de Bursa est une nécessité, pour la satisfaction des revendications de tous, les leurs comme les nôtres. Mais aussi parce que cette grève, et la solidarité qu’elle appelle, c’est aussi le meilleur moyen de combattre la politique de division, de mise en concurrence des travailleurs d’un pays à l’autre.

Lundi 25 mai, le travail avait  repris à Tofas, la filiale de Fiat,  où un accord est intervenu entre direction et représentants des ouvriers, stipulant qu’aucun gréviste ne sera licencié, que le syndicat jaune « Turk Metal » quittera l’usine, que des élections seront organisées prochainement pour l’élection des propres représentants des travailleurs et que sera versée une prime mensuelle. Le même accord a été signé chez l’équipementier Mako.

Mise à jour samedi 23 mai 2015
La grève dans l'usine Renault de Bursa se poursuit ce vendredi 22 mai. La direction maintient son refus d'augmentation des salaires et s'engage dans la voie de la répression : 47 animateurs du mouvement de grève ont été convoqués devant la justice sous l'accusation d'arrêt de travail illégal.
La direction de l'usine Fiat de Tofas a annoncé vendredi une reprise partielle de la production ayant rappelé par téléphone et sms des travailleurs n'occupant pas l'usine. Ils ont été hués par les ouvriers occupant l'usine.  Des piquets d'occupation étaient toujours présents dans l'usine. La direction se prépare à quelques concessions sur les salaires, l'adhésion obligatoire au syndicat jaune "Turk Metal" et s'est engagée à ne prononcer aucun licenciement suite à cette grève. 
Maintien des piquets d'occupation et reprise de la production se passent aussi dans l'usine de 
Ford Otosan dans la province de  Kocaeli.

Mise à jour jeudi 21 mai 2015
La grève continue avec la même détermination et en grandissant. Après les arrêts de travail dans les usines, Tofaş, Coşkunöz, Mako, Valeo, Delphi et  Ototerim aujourd'hui la grève s'est étendue puisque les ouvriers de l'usine Ford qui se trouve dans la ville de Kocaeli, et dans laquelle travaillent 8556 personnes (1819 cadres, et 6737 ouvriers) se sont mis en grève avec les mêmes revendications.  Les ouvriers de l'usine Ford avaient auparavant boycotté la cantine de l'usine depuis 2 jours en solidarités avec les ouvriers en grève à Bursa. Les ouvriers de l'usine Hyundai ont aussi déclarés qu'ils allaient rejoindre l'action aujourd'hui.

Hier les ouvriers de l'usine Renault ont déclaré qu'ils n’accepteraient désormais plus d'entrevues avec le préfet car celui ci leur faisait des pressions pour qu'ils reprennent le travail et pour les diviser. Le préfet les menace de faire intervenir la police. Dans l'usine de Coşkunöz, les wc ont été fermés, et l'électricité et l'eau coupée dans l'usine.

Mise à jour mercredi 20 mai 2015

Après les usines de Renault et Fiat, la production est maintenant bloquée chez Ford Otosan,dépendant du groupe turc  Koç Holding et de  Ford. L'usine de Kocaeli est arretée faute de livraison de pièces suite aux grèves en cours dans les usines automobiles turques.

Mise à jour mardi 19 mai 2015
Le mouvement commencé vendredi 15 mai à l'usine Renault de Bursa s'élargit. C'est un mouvement de protestation sans précédent que connaît maintenant Bursa la capitale de l'industrie automobile turque à 150 km à l'est d'Istanbul.
Les 5 000 grévistes de Renault avaient rapidement été suivis par les 4 500 de Fiat, qui exigent la même revalorisation, puis par un gros équipementier, Coskunöz, où des centaines de travailleurs sont aussi en grève. Sont concernés maintenant les entreprises turques Mako et Ototirm, l'américain Delphi et le français Valéo. Mardi 19 mai, le nombre des grévistes dépassait les 15 000.
Le 18 mai, les forces de police sont apparues devant l’usine Renault et ont déclaré qu’elles interviendraient si des ouvriers d’autres usines venaient manifester leur solidarité.Patrons et autorités renforcent de leur côté les pressions et intimidations contre les grévistes.
A Bursa comme dans d’autres villes, les déclarations de solidarité avec les grévistes se multiplient. Les ouvriers en grève ont ainsi reçu ce 19 mai le soutien des universitaires de la ville qui déclarent dans une pétition publique : « Nous déclarons que nous sommes aux côtés des ouvriers de Renault et de tous les travailleurs de la métallurgie dans leur juste lutte pour les revendications de tous les métallurgistes». La veille, c’est le syndicat KESK de la fonction publique qui a affirmé sa complète solidarité avec les grévistes de Bursa.  A Izmir, la résistance des ouvriers de Bursa est suivie et discutée par les travailleurs de la sidérurgie qui se posent la question de rejoindre le mouvement.
Capitaux, marchandises et bagnoles passent les frontières qui restent fermées à l'expression des solidarités. Le soutien effectif à  la grève des ouvriers turcs de Bursa devient un impératif immédiat pour la satisfaction des revendications de tous, les leurs comme les nôtres. L'heure est à la solidarité et au soutien !

Infomations publiées sur ce blog le 15 mai 2015

Les ouvriers de l'usine Renult de Bursa ans le nord-ouest de la Turquie se sont mis en grève depuis le vendredi 15 mai pour exiger une hausse de leurs salaires.
La production de l’usine a été suspendue. Les ouvriers ont entamé leur mouvement dans la nuit de jeudi à vendredi et plusieurs centaines d’entre eux se sont rassemblés vendredi toute la journée devant le site, reprenant des slogans hostiles à la direction et aux syndicats.
Les grévistes ont expliqué s’être mis en grève pour obtenir de la direction de l’entreprise les mêmes avantages, dont une hausse de 60% de leurs salaires, que ceux récemment obtenus par leurs collègues d’une autre usine de l'équipementier automobile Bosch
Des délégations de soutien ouvriers ont été organisées sur la ville de Bursa. L'organisation patronale dénonce des "actions illégales".
Le mouvement avait déjà eu des antécédents l'année dernière, avec une  grève plutôt victorieuse chez Bosch. Après avoir commencé vendredi 15 mai dans l'usine Renault de Bursa, il s'est développé dans d'autres usines, notamment d'automobile comme Tofas(joint-venture entre l'énorme conglomérat turc Koç et Fiat), toujours à Bursa.  Tofas (Türk Otomobil Fabrikası Anonim Şirketi) est un constructeur automobile turc, dont le siège est à Istanbul. Il s’agit d’une coentreprise entre le grand groupe turc Koç et le géant italien Fiat qui construit depuis 1971 plusieurs modèles du constructeur italien.
Quelque 200 ouvriers de Tofas, dans le site de Bursa, ont débrayé en fin d’après-midi vendredi 15 mai par signe de solidarité avec les ouvriers de Renault. Ces ouvriers ont appelé leurs collègues de l’équipe du matin rentrés chez eux à les rejoindre dans le jardin de leur site, indiquent des messages postés sur les réseaux sociaux.
Les trois  revendications des ouvriers:
- Plus de retour et de représentativité pour le syndicat Türk Metal
- Aucun licenciement
- Application de la convention d'entreprise signée à Bosch à toute la branche.

Le déclencheur de cette mobilisation a été  la signature d'une convention collective de branche particulièrement régressive par le syndicat dit  "représentatif" Türk Metal. Cette organisation est un syndicat "jaune" au sens le plus plein du terme : ses représentants sont directement liés au patrons et répriment (physiquement parfois) les ouvriers qui s'organisent, sa représentativité tient beaucoup au soutien patronal. Les ouvriers qui veulent passer au syndicat concurrent Birlesik Metal-Is plus "de gauche" (et qui a appelé à lutter contre la nouvelle convention) font face à des intimidations et des violences.
Signe de l'ampleur du mouvement : les directions respectives de Renault et Tofas ont décrété "un congé" samedi jusqu'à lundi, les ouvriers annonçant qu'ils resteraient sur place. La presse bourgeoise, y compris AKP le parti d'Erdogna au pouvoir, a du consacrer des articles à ce "choc" et le quotidien Milliyet, Sabah qui est pro-AKP parle de 5.000 ouvriers en grève pour la seule usine Renault.

En sus de ces informations "correpondant"

Lire informations AFP sur le site de Libération

Lire informations sur le blog de Emre Ogun

 La grève de l'usine Renault de Bursa continue

Publié dans Renault, Monde

Commenter cet article