Licenciements bien réels chez Tesla, la firme automobile aux 50 milliards de fonds spéculatifs !

Publié le par NPA Auto Critique

Tesla est une  firme automobile californienne qui produit des véhicules électriques dont le prix moyen est autour de 60 000 dollars. Sa capitalisation boursière de près de 50 milliards de dollars a dépassé aux États-Unis Ford et est sur le point de rattraper General Motors. Les miracles de la spéculation : en 2016, Tesla a produit 84 000 véhicules pour un chiffre d'affaires de 7 milliards de dollars, alors que Ford avait produit 6,7 millions de voitures pour un chiffre d'affaires de 151,8 milliards de dollars.
Aux dimensions physiques limitées, Tesla est une vraie entreprise avec des vrais salariés et des voitures électriques produites dans de vraies usines. Sur les 33 000 salariés de Tesla, près de 10 000 travaillent à l’usine d’assemblage à Fremont en Californie. Tout ne s'y passe pas comme prévu. Les contraintes des montées en cadence pour un nouveau modèle de voiture   tiennent aux difficultés inhérentes à tout process d'assemblage des milliers d'éléments qui composent une automobile. Et les  résistances ouvrières plus ou moins explicites apparaissent  face aux changements qui, sous couvert d'innovations techniques, aggravent  l'exploitation au quotidien. Aussi vieux que l'histoire des usines automobiles !
C'est pourquoi Tesla, qui veut élargir le nombre de ses modèles et augmenter sa production, a des difficultés à tenir ses propres plans. Tesla a indiqué ne pas être en mesure de donner de date de résolution des problèmes de production du "Model 3", une voiture visant le grand public moitié moins chère que les précédentes. En octobre, le groupe automobile avait annoncé n'avoir produit que 260 unités de cette voiture lors du troisième trimestre, loin de son objectif de 1.500 exemplaires. Tesla, lors du troisième trimestre achevé fin septembre, a enregistré une perte nette de 619,38 millions de dollars, la plus grosse de son histoire sur une période de trois mois.
Si ces difficultés bien réelles ne signifient pas la fin de la firme californienne, elles indiquent comment les réalités de la production et de l'exploitation rattrapent toujours ceux qui prétendent pouvoir s'en affranchir.
Au cours du mois d'octobre, en réponse à ces problèmes dont ils ne sont en rien responsables, plusieurs centaines de travailleurs de l'usine de Fremont ont été licenciés. Les estimations varient de 700 selon la presse locale à 1000 selon le syndicat des travailleurs de l'automobile, l'UAW. Aucune confirmation de la part de Tesla qui veut conserver ses secrets d'exploitation !
«  Parmi les travailleurs licenciés, nombreux sont ceux qui se sont élevés contre les risques de sécurité et les atteintes à la santé, qui ont revendiqué des salaires justes et ont demandé le droit à s'organiser librement dans des syndicats. Nous voulons défendre ces travailleurs injustement renvoyés. Nous appelons à la réintégration de ces travailleurs et un traitement pour tous les salariés de l'usine ». Voilà ce que les délégués syndicaux membres notamment des unions d'Alamdea, Sans Francisco, et de la Silicon ont écrit au responsable du personnel de l'usine Tesla.
« C'est une compagnie automobile new age qui fabrique des voitures new age mais qui use des mêmes pratiques anti syndicales que GM, Ford et Chrysler, il y a un siècle lors de la grande dépression » a déclaré un avocat du travail enseignant à l'Université de San Francisco.
L'avenir qu'ils nous préparent se fabrique dans ce type d'usines : nous voilà avertis !

Publié dans Monde

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