Ford assigné en justice pour délit d'entraves

Pour entraves au fonctionnement du CE, le Conseil d’entreprise de l’usine de Blanquefort a assigné Ford en justice. La CGT était le seul syndicat présent à l’audience. La décision sera rendue le 22 mai
Lire le communiqué de la CGT publié sur son site internet www.cgt-ford.com
Le Comité d'Entreprise a saisi le tribunal contre Ford. Il s'agit précisément de dénoncer plusieurs entraves au Comité d'Entreprise lors des réunions du 27 février et 15 mars 2018 : notamment des ordres du jour imprécis et faux, des documents présentés non remis ni avant ni après les réunions alors que cela devrait être le cas. La loi oblige en effet l'entreprise à respecter des procédures.
Seulement voilà, les dirigeants de Ford se croient tout permis et font souvent un peu trop comme bon leur semble. Bien sûr que le fond du problème pour nous est l'avenir de l'usine et la préservation de tous les emplois.
Nous utilisons tous les outils à notre disposition pour empêcher Ford d'aller au bout de sa stratégie de désengagement. Le tribunal en fait partie.
C'est pour nous un moyen d'exercer une pression, de limiter les marges de manoeuvre de la multinationale, de lui compliquer la vie et au bout du compte de lui imposer le maintien de l'activité sur l'usine. Nous attaquons en justice pour montrer que nous ne lâchons rien, qu'il n'est pas question pour nous de nous résigner à un départ soi-disant inéluctable. Nous attaquons pour montrer aux pouvoirs publics, à l'Etat, au gouvernement que nous restons déterminés, pour les pousser à agir réellement au delà d'une posture ou de déclarations.
Ford n'a pas le droit d'abandonner l'usine, surtout après avoir encaissé des subventions publiques pendant toutes ces dernières années, après s'être engagée pour le maintient de l'activité.
L'heure est bien à la résistance, à une bataille acharnée, de tous les instants, pour les 900 emplois directs, pour les 3000 emplois induits. D'ailleurs, les choix de Ford sont tellement indéfendables, que les avocats de Ford lors de l'audience ce lundi ont basé leur défense sur le fait que non Ford "n'a pas pris la décision de se désengager" ou que "la recherche d'un repreneur est seulement une option", que Ford n'a pris aucune décision ni le 27 février, ni le 15 mars ! Surréaliste.
Mais cela montre que les choses ne sont pas si simples pour la multinationale, en tout cas nous avons les moyens de perturber et d'entraver la stratégie de Ford qui cherche à partir sans faire de bruit, à petits pas pour faire accepter dans nos têtes à tous qu'il n'y a pas d'autres solutions. Il nous faut au contraire batailler sur tout, à chaque instant.
Le délibéré sera rendu le 22 mai. Quoiqu'il en soit, c'est une étape dans notre mobilisation, celle des salarié.e;s, une mobilisation qui doit être aussi celle des pouvoirs publics, de l'ensemble de la population car nous sommes vraiment tous concernés.
La CGT Ford Blanquefort le lundi 7 mai 2018