Manifestation des Ford contre le chantage

Publié le par NPA Auto Critique

Un ultimatum de Ford : " Après avoir demandé à Punch Powerglide, candidat à la reprise de l'usine de Blanquefort, de lui fournir une offre "révisée" pour ce vendredi, Ford a finalement rallongé ce délai de deux jours, jusqu'à ce dimanche soir."

Les dernières informations fournies par la CGT Ford Blanquefort dans un communiqué mis en ligne sur son site.

Les discussions sur la reprise sont particulièrement difficiles. Il faut dire que c'est très mal fichu. A aucun moment nous n'avons toutes les parties autour de la table en même temps. L'Etat discute avec Ford, Ford discute avec Punch, Punch discute avec les syndicats, enfin les syndicats discutent avec l'Etat ... et la boucle est bouclée. Sauf que cela n'avance pas puisque on ne sait jamais qui est prêt à quoi ou qui s'engage à quoi.
Dans cette configuration, c'est Ford qui impose sa façon de voir les choses, à savoir qu’ils veulent une solution qui leur permettrait de partir et de se désengager le plus vite possible sans avoir de compte à rendre à personne. De son côté, Punch pense faire une belle affaire, une usine, des fonds fournis par Ford et par l'Etat, un personnel compétent et espère en plus augmenter ses marges en réduisant nos salaires. Et puis l'Etat qui tente d'arbitrer, de concilier tout ça, mais comme il est incapable de limiter la rapacité des uns et des autres, exerce à son tour une pression sur nous les syndicats.
Résultat, nous sommes pris en tenaille, complètement sous pression. On nous explique que si nous n'acceptons pas le gel des salaires, la perte de RTT, une modulation du temps de travail, alors il n'y aura pas de reprise et l'usine fermera. Punch comme Ford ne font pas plus de sentiment que ça.
Comment tous ces gens-là peuvent-ils faire croire que nos modestes salaires et quelques RTT pourraient empêcher le sauvetage de l'usine et de 400 emplois directs ? Sachant que Ford, c'est plus de 7 milliards de dollars de bénéfices en 2017, que l'Etat donnerait près de 20 millions d'euros d'aides à Punch, sans parler de nouveaux aménagements que Ford n'oublie pas de capter au passage.
Alors c'est difficile mais nous ne lâchons pas. La fermeture de l'usine est un scandale, la suppression de 800 emplois est inadmissible (+2500 emplois induits). Nous nous battons pour sauver note usine, pour sauver nos emplois, tout en souhaitant que les anciens partent dignement en préretraite. Nous nous battons pour que l'usine soit reprise. Nous nous battons pour que le seul candidat à cette reprise, Punch, puisse reprendre l'usine pour y maintenir une activité.
Nous revendiquons une reprise fiable, ce qui semble le cas puisque Punch présente un projet industriel qui est crédible d'après nos experts économiques. Mais nous demandons des garanties légitimes, des engagements de la part de Ford comme de Punch, nous demandons le maintien des conditions sociales, nous demandons que l'Etat agisse pour préserver nos emplois et le respect des conditions sociales. Il n'y a pas de raisons que nous payions la note de la situation actuelle. Ce n'est quand même pas trop demander ?

Parce que nous espérons encore, il n'est pas question d'abandonner. Mais il n'est pas question non plus de se laisser intimider ni de subir un quelconque chantage. Pour y arriver, pour changer les conditions de la discussion, nous appelons salariés, élus locaux, population à manifester encore ce samedi 24 novembre, à 10 heures, entre l'usine et la mairie de Blanquefort.

La CGT Ford Blanquefort le samedi 24 novembre 2018

Publié dans Ford

Commenter cet article