200 000 voitures fabriquées en moins, mais toujours autant en circulation !

Publié dans l'hebdo du NPA L'anticapitaliste
5 septembre n°487
Une prochaine récession de l’ensemble de l’économie est possible en Europe et aux États-Unis, mais il est certain que la production d’ automobiles en France baissera en 2020 d’environ 200 000 voitures. Alors que Renault et PSA vendent autant de bagnoles qui contribuent comme avant au réchauffement climatique et à la pollution de notre environnement, la production d’automobiles en France, divisée par deux en quinze ans, va représenter aux environs de 1,7 millions de voitures en 2020. Ce qui représente une activité encore importante mobilisant des dizaines de milliers de travailleurs chez les constructeurs automobiles, les équipementiers et leurs sous-traitants.
Le télescopage des dates et des échéances peut troubler. Mais si l’effondrement des ventes de moteurs diesel, la montée des voitures électriques, et la fin envisagée du moteur thermique à l’horizon d’une génération vont entraîner de profondes restructurations, tous ces facteurs ne sont pas à l’origine de la baisse de la production d’automobiles en France annoncée en 2020. Seules les stratégies industrielles mises en œuvre par Renault et PSA dont le gouvernement français, sous la houlette de Macron, est actionnaire, en sont à l’origine.
Il se trouve que Renault et PSA renouvellent en ce moment leurs modèles les plus vendus construits respectivement sur la base de la Clio et sur la base de la 2008. Des modèles plus équipés, plus lourds et globalement tout aussi polluants ! La « nouveauté » réside dans leur lieu de fabrication, PSA rattrapant Renault dans l’internationalisation de sa production destinée à la France et à l’Europe occidentale. Ces modèles à large diffusion sont maintenant tous fabriqués dans le reste de l’Europe et dans le pourtour du bassin méditerranéen. L’année 2020 sera leur première année pleine de fabrication et de vente. D’où cette baisse annoncée de 200 000 voitures produites en France.
Les constructeurs automobiles sont condamnés à investir pour avancer comme toute la concurrence vers les modèles hybrides et électriques. Comment y parvenir en maintenant les taux de profit pour les actionnaires, sinon en rognant encore plus et dès maintenant sur les salaires et l’emploi. Les termes de l’alerte sont posés.