Chez General Motors en Inde, une grève de plus de 51 jours
Une grève des travailleurs et travailleuses de General Motors à Gujarat en Inde, a pris fin le 4 mai.C'est l'une des plus grandes grèves dans cette usine depuis des décennies.
La grève a démarré le 16 mars dans l’usine de Halol qui dispose d’une capacité de production de 85 000 véhicules par an et emploie 900 travailleurs. Les deux tiers, c’est-à-dire 600 salariés se sont mis en grève pendant 51 jours. Ils protestaient contre la mutation forcée de salariés vers un atelier commercial et s’opposaient à des décisions salariales fixées en en décembre. Les conditions de travail dans l’usine étaient aussi mises en cause.
Alors que GM soutient un « syndicat maison », c’est un syndicat ouvrier non reconnu par le constructeur américain, le Gujarat Kamdar Mandal, affilié au Congrès national indien des syndicats (INTUC), qui a mené la grève
La direction de l’usine avait déclaré la grève illégale et réquisitionné des forces de police pour empêcher un soutien extérieur. Elle a engagé des procédures disciplinaires contre les grévistes. Cela n’a pas suffi et la grève s’est poursuivie pendant 51 jours.
Le 21 avril 2011, dans une plainte adressée au secrétariat du point de contact national (NCP) aux Pays-Bas, le syndicat a affirmé que 450 salariés se plaignent de douleurs à la colonne vertébrale. Au lieu de réduire la charge de travail et de la ramener à un niveau supportable, la direction contraint les travailleurs et travailleuses à porter une charge plus lourde. Quand ils se plaignent de douleurs, on les force à prendre des analgésiques et à appliquer une pommade pour soulager la douleur. Les personnes qui se plaignent de problèmes de santé sont transférées. Quatorze salariés ont été mis à pied pour avoir pris contact avec les autorités légitimes afin d'exposer leurs griefs. Le personnel de production doit travailler neuf heures par jour six jours par semaine, ce qui est supérieur à la durée légale hebdomadaire de travail qui est de 48 heures. En outre, le personnel temporaire effectue les mêmes tâches que le personnel permanent, mais se voit refuser un salaire égal
Des négociations ont finalement eu lieu avec des représentants locaux du syndicat non reconnu après l’intervention des autorités politiques régionales. Elles ont abouti à l’arrêt des procédures disciplinaires
Cependant, la direction de GM en Inde n'a toujours pas officiellement reconnu le syndicat ouvrier. En outre, les questions concernant les mutations de personnel, l'accroissement de la charge de travail, les traitements inhumains, et l'accord salarial en instance de contestation ne font pas partie de l'accord conclu en présence du commissaire adjoint du Travail. La direction n'a jamais accepté les revendications concernant ces questions, et n'est pas non plus disposée à négocier avec les travailleurs et travailleuses.