Ford s'attaque à nos salaires : inacceptable !

Publié le par Site CGT Ford Blanquefort 20 mai 2011

La CGT Ford Blanquefort vient de publier le compte-rendu de la journée de mobilisation du vendredi 21 mai dans l'usine  : encore un climat tendu et très orageux.

Accéder au site de la CGT Blanquefort !

 

Comme à son habitude, la direction commence par baratiner sur des sujets (avenir usine, future production) qui n’ont rien à voir avec les salaires. Elle retarde le plus possible de préciser sa dernière proposition. Les syndicats lui répondent en parlant des salaires en hausse des dirigeants (Mullaly et Ford avec leurs 100 millions de dollars), des investissements de Ford (en Chine, en Inde, en Russie …), du pouvoir d’achat en baisse, de notre refus de faire de nouvelles concessions.

 

« Ford a fermé 12 usines aux Etats Unis. Soit on fermait FAI soit on la vendait, heureusement qu’elle a été vendue, c’est ça qui a permis à Ford de la reprendre. » La direction insiste pour expliquer que nous devons faire des « efforts » parce que Ford ne va pas gagner d’argent pendant toute une période. Si nous sommes dans l’urgence, c’est bien de la responsabilité totale de Ford qui avait prévu de liquider le site. Nous demandons à la direction d’en venir aux faits et de parler de ses propositions pour les NAO car des salariés attendent dehors. Réponse du DRH : « qu’ils attendent, je m’en fous ! »

 

Les propositions de la direction

« Pour une période de 3 ans : ce n’est plus 0,5 % mais 1 % par an. Budget mérite de 0,15 par an. Primes vacances/primes de transport/habillage + 1 % par an. 25 ans d’ancienneté = 1300 euros ou la montre. » La direction se dit consciente de l’écart entre ses propositions et les demandes des syndicats.

 

Des délégués rendent compte aux salariés grévistes qui sont à l’extérieur :

mécontentement général, la salle est alors envahie par les salariés.

 

Une discussion commence sur les écarts de salaires, sur la direction qui encaisse de gros salaires (les « nantis » qui n’osent même pas dévoiler leurs revenus). Dénonciation de l’absence de transparence !). La direction nie que les gros salaires sont augmentés, elle traite les syndicat de « menteurs ».

Plusieurs salariés interviennent pour parler du décalage par rapport à la hausse des prix. Surtout qu’avec la perte de la prime 2x8 nos salaires vont baisser de 3,25 % sans compté les pertes liées aux chômage partiel (- 5%).

Nous insistons disant qu’il n’y a aucune raison de faire des efforts : les profits, les gros salaires, les avantages des cadres dirigeants ! C’est à Ford de payer, pas aux salariés qui ont assez trinqué. Des collègues dénonce l’arrogance de la direction. Des collègues parlent avec émotion des conditions de vie sont qui sont souvent de plus en plus dures, que de nombreux collègues sombrent dans l’endettement. Beaucoup vivent dans la galère, certains d’entre eux demandent l’aide auprès de la commission sociale du CE.

Un collègue constate que quand Ford va mal, les ouvriers doivent faire des efforts et quand Ford va bien il faut toujours faire des efforts. En fait pour un patron ce n’est jamais le moment d’augmenter réellement les salaires. Les « efforts » c’est toujours du côté de plus bas salaires.

Ces échanges directs ont permis de dire nos vérités, nos inquiétudes, nos difficultés quotidiennes… Il y a bien deux mondes, celui des ouvriers qui payent la fausse crise et les dirigeants.

Rappel de nos exigences = il faut une 4ième réunion + refus catégorique d’un quasi blocage sur 3 ans + un maintien du salaire donc maintien de la prime 2X8 et 100 % du chômage partiel + une augmentation du salaire qui corresponde à l’évolution des prix. Nous proposons à la direction une sortie de « crise » en appelant Ford Europe pour obtenir la prolongation des négociations. Refusé mais accepte de transmettre nos exigences à Ford Europe.

La direction considère que la réunion est finie. Elle tente une sortie mais les portes sont bloquées par l’extérieur. Le DRH dit appeler l’huissier pour le faire constater. Il ne le fait pas et repart vers une des portes. Il « craque » et s’en prend à un délégué CGT qui est assis devant lui, considérant que le passage est obstrué. Il l’attraper par le bras, l’écarte violemment. Nous dénonçons cet acte, le délégué faisant remarquer ses ecchymoses. La direction finit par sortir juste après. Nous dénonçons l’attitude inadmissible du DRH. Le délégué agressé est allé faire constaté les traces de l’agression physique auprès du médecin du travail. Un accident du travail a été déclaré et plainte à été déposé auprès de la gendarmerie.

L’intersyndicale CFTC-UNSA-CFDT-CGT s’est réunie dans la foulée : rejoints par le syndicat FO, nous avons rédigé et envoyé un courrier à Ford Europe pour dénoncer ce climat délétère, constatant que le dialogue social est rompu, demandant que les dirigeants de Ford interviennent dans la « négociation » pour essayer de sortir de cette situation.

 

Dépêche AFP


Quelque 350 salariés de Ford à Blanquefort (Gironde), selon les syndicats, ont manifesté vendredi "leur refus du blocage des salaires" imposé selon eux à la suite de la reprise du site par le géant américain de l'automobile.


"Il y a danger pour que Ford essaie d'aller plus loin en s'attaquant à nos acquis sociaux", a dénoncé la CGT. "La direction nous fait un chantage sur le projet (industriel) de Ford qui sauve (le site girondin) et donc il faudrait accepter des concessions", a précisé à l'AFP Philippe Poutou, secrétaire CGT de l'entreprise.


Une centaine de salariés ont envahi la salle où se tenaient les négociations sur les conditions salariales, proclamant leur "refus du blocage des salaires et du discours de chantage" de la direction et exigeant que "les salaires suivent le coût de la vie", a-t-il précisé.


La direction a souligné qu'une "augmentation générale des salaires de 1% par an" leur a été proposée, majorée d'une "possibilité d'augmentation au mérite de 0,15% par an"

 
Jeudi, plus de 300 personnes avaient manifesté devant les bureaux de la Direction des ressources humaines de Blanquefort pour les mêmes motifs, a indiqué la direction, qui "n'avait pas eu connaissance d'une réunion perturbée" vendredi.


La CGT a parlé de son côté d'un "climat très tendu" vendredi et précisé en appeler à la direction de Ford Europe pour sortir de cette "situation de blocage".


Le géant américain a confirmé début mai à Bordeaux un plan industriel qui va pérenniser 955 emplois de l'usine First Aquitaine Industries (FAI) de Blanquefort.

Publié dans Autres-constructeurs

Commenter cet article