La colère s'est s'exprimée le 5 mars à Mulhouse lors d'une manifestation "non encadrée"
A la manifestation du 5 mars à Mulhouse, entre 4 et 500 manifestants.
Ce qu'il y avait de significatif c'est que devant le refus des directions syndicales à manifester, c'est la base syndicale militante CGT de PSA (avec un tiers des manifestants venant de PSA, dont pas mal qui avaient débrayé) qui a entraîné tout le monde dans une manifestation laissant sur place la plupart des responsables de FO, mais aussi certains de la CGT et semble-t-il, Solidaires (FSU quasi absente) et qui a animé une manifestation très dynamique, avec la pèche et peu ordinaire où la base avait la parole.
Tout le long de la manif, des slogans et discours d'écorchés vifs, qui allaient du plus simple "on en a marre", "on veut du pognon" ou "CFDT trahison" au plus radical "pendons les actionnaires".
Ci-dessous le compte-rendu du journal local "l'Alsace" de la manifestation "non encadrée" du 5 mars à Mulhouse
A Mulhouse, l’événement a pris un tour imprévu trois quarts d’heure après l’heure officielle (16 h) du début du rassemblement organisé place de la Bourse. Devant la faible affluence (400 personnes environ), les représentants locaux de l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires s’apprêtaient à décréter la dispersion pure et simple, quand une trentaine de cégétistes de PSA Mulhouse en ont décidé autrement.
Prenant de vitesse les « officiels », ils ont entraîné les autres manifestants vers la Porte du Miroir, puis rue Jacques-Preiss, avenue Kennedy et Porte Jeune, à grands renforts de slogans rageurs ( « Pendons les actionnaires ! », « Grève générale ! » , « Gouvernement collabo ! » … etc.).
Nouvel instant de flottement, à 17 h 30, devant le centre commercial de la Porte Jeune, quand quelques meneurs ont soudain manifesté l’intention de pénétrer les lieux, « en signe de solidarité » avec les salariés de trois enseignes promises à la fermeture (Saturn, City Bloom et Nocibé) : rapidement abandonnée – une partie des manifestants était contre -, l’idée a néanmoins provoqué l’arrivée préventive (et en trombe) de six cars de CRS… Ce qui n’a pas empêché la manif de se disperser dans le calme, peu avant 18 h, au retour place de la Bourse.
Le commentaire de Jacques
La manif mulhousienne du 5 mars donne une idée des évolutions actuelles de la conscience ouvrière et donc de ce qu'on va voir probablement demain un peu partout, dès lors qu'il y aura une participation populaire plus importante. Ce qu'on avait déjà vu au Salon de l'auto à l'automne 2012 ( aussi initiée par les militants mulhousiens de la CGT PSA).
A savoir, qu'il existe aujourd'hui déjà une certaine radicalité ouvrière dont le niveau de conscience doit être à peu près celui atteint lors de la lutte des retraites en 2010.
C'est-à-dire une certaine conscience - préventive si on peut dire, avant que les conséquences les plus graves de la crise ne nous soient tombées dessus, ce qui viendra à partir de mai - de la nécessité de la lutte, du tous ensemble, par delà les frontières corporatistes professionnelles comme les frontières syndicales.
Pas plus que ça mais déjà ça. Plus avancé donc me semble-t-il que ce qu'on a vu en Grèce, Espagne ou Italie avant que les conséquences de la crise ne leur tombent réellement dessus. J
Jacques