Véhicule électrique : Carlos Ghosn a tout faux !
Au plus fort de la crise de l’industrie automobile en 2009, gouvernement et constructeurs automobiles, Renault en tête, faisaient espérer aux salariés des lendemains qui chantent grâce à l’automobile électrique qui devait être la solution miracle pour offrir production et emploi.. Ils n’hésitaient pas annoncer 100 000 véhicules électriques d’ici fin 2012 en circulation en France.
A ceux qui auraient la mémoire courte, voilà ce qu’ils écrivaient il y a trois ans : « Sur la base du rapport de M. Jean-Paul BAILLY, président de la Poste, Luc CHATEL et Chantal JOUANNO ont décidé de lancer une démarche coordonnée d'achats de véhicules électriques entre l'État et les grands comptes publics et privés. Cette démarche sera étendue afin d’atteindre l’objectif de 100 000 véhicules électriques d’ici fin 2012 voulu par le Président de la République. »
Les chiffres annoncés à grand renfort de trompettes médiatiques en 2009 sont à diviser par vingt : il n'y aura pas plus de cinq mille véhicules électriques vendues en France en 2012.
Et le Monde daté du 4 mars 2009 écrivait : "M. Ghosn a dévoilé, jeudi, le Z.E. Concept, un prototype de véhicule électrique. Renault espère vendre 20 000 à 40 000 véhicules électriques dès 2011, puis 100 000 en 2012. A cette date, un véhicule spécifique sera proposé". Les plans de Carlos Ghosn s'avèrent donc bidons.
Et pendant ce temps là les suppressions d’emploi se sont amplifiées ; la réponse à ces attaques d’aujourd’hui ne pouvait résider dans ces plans sur la comète hasardeux.
Le temps du retour aux réalités est revenu. Le journal de référence du patronat Les Echos sous le titre "le flop de la voiture électrique" écrit « C’est cruel de le rappeler mais un plan gouvernemental pariait sur 100.000 voitures à la fin de cette année 2012. Le résultat, c’est … 2.600 véhicules vendus en 2011 et 1.600 seulement depuis janvier. …. l’objectif de Carlos Ghosn - 60 à 100.000 voitures électriques cette année pour Renault-Nissan- paraît hors de portée, en tout cas pour la France. Cela étant, les grands constructeurs peuvent encaisser le choc ; en revanche, c’est moins vrai pour les « petits ». Rebaptisé Mia Electric, l’ex-Heuliez, tant défendue par Ségolène Royal en Poitou-Charentes, est à nouveau en grande difficulté » Lire l'article des Echos
Quant au journal le Monde, il a consacré un dossier de plusieurs pages au « pari fou » de Carlos Ghosn. Lire l'article-dossier du Monde Les chiffres fournis dans cet article, par exemple 15 000 commandes Renault pour toute l'Europe, sont là pour démontrer les emballements non crédibles d'il y a trois ans.
Les critiques apportées au tout électrique comme technologie mangeuse en France d’énergie nucléaire et dans le reste de l’Europe d'électricité produite par des centrales à charbon sont tout fait justifiées. Voir l'article publié en 2010 sur ce blog "automobile électrique entre paillettes et réalité".
Alors que les faits d'aujourd'hui démontrent le baratin d'il y a trois ans, quel crédit apporter à leur discours tant en ce qui concerne l'activité de production générée par le véhicule électrique que le mensonge prétendant qu'il serait "zéro émission" de carbone ?