Ne pas valider le PSE pour bloquer Ford

Publié le par Diffusion communiqué CGT Ford

Un communiqué de la CGT Ford. Lundi 4 mars 2019

Les déclarations du gouvernement se succèdent concernant le sort de l'usine Ford et de ses salarié.e.s. En 3 jours, le président, la secrétaire d'Etat à l'économie, le ministre de l'économie semblent vouloir convaincre qu'ils agissent et qu'ils peuvent être efficaces face à une multinationale qui fait ce qu'elle veut.

De puis un an que Ford a annoncé son désengagement (27 février 2018), l'Etat s'est indigné, il a dénoncé la multinationale, son cynisme, son arrogance, son hostilité, sa trahison ... il a menacé cette multinationale, qui fait des profits énormes et qui a engrangé beaucoup d'argent public, de payer cher son départ.

Résultat, aujourd'hui Ford est à quelque heures de faire valider son PSE scandaleux et donc de réussir son projet de fermeture malgré sa condamnation au tribunal en 2017 pour non respect de ses engagements, malgré toutes les raisons qu'il y avait de l'en empêcher. 

L'Etat, les pouvoirs publics se sont montrer impuissants, sans moyens de contraindre Ford en quoique ce soit. Alors est-ce pour faire oublié ce triste constat que que le gouvernement adopte cette posture combattive ? Il nous parle de revitalisation, de ré-industrialisation, de dépollution, il nous dit que Ford va payer 20 millions d'euros, rappelant qu'il y a des lois (ouf) pour faire payer la multinationale.

D'accord mais il n'y a strictement rien de nouveau. Depuis le début, Ford sait qu'il y a une convention de revitalisation du territoire à signer après le PSE, Ford sait très bien qu'il y a le démantèlement et la dépollution à payer. C'est d'ailleurs certainement déjà "budgétisé".

Et puis quand on nous parle "revitalisation" ou "ré-industrialisation" quel sens cela a ? C'est le cas après toute fermeture d'usine, après tout PSE et que se passe-t-il après ? Rien. Et encore quand on nous parle de "suivi personnalisé", comme pour les "GM&S" que se passe-t-il ? Plus de 2/3 sont toujours au chromage ou dans la galère de la précarité 18 mois après leur licenciement. Enfin pourquoi dire que le gouvernement veillera à ce que le PSE soit à la hauteur ? Il est déjà bouclé et l'Etat se prépare même à la valider (limite lundi 4 mars).

En vrai on discute de quoi ? De la gestion politique d'une nouvelle liquidation de site, d'un nouvel échec cuisant pour les pouvoirs publics. Car derrière les déclarations creuses, les formules qui ne veulent rien dire de concrets, derrière cette entourloupe, il y a un gouvernement qui veut sauver la face et qui veut dissimuler ses responsabilités.

Si l'intention de l'Etat est vraiment de sauver l'usine et ses emplois, s'il veut concrètement ré-industrialiser le site, alors c'est plus que des mots, plus que demander à Ford des millions, même 20 millions d'euros. Le problème posé est de se donner les moyens d'agir efficacement maintenant : ne pas valider le PSE pour bloquer Ford et la contraindre à "négocier" vraiment quelque chose. Et puis surtout, il faut prendre le contrôle de l'usine, réquisitionner le parc machine, sans oublier de récupérer les sommes "indûment perçues" par Ford pour rendre crédible l'hypothèse d'une ré-industrialisation.

L'Etat, le gouvernement ont l'occasion de montrer qui aura le dernier mot et qui décide. L'occasion aussi d'assumer la responsabilité de défendre les intérêts collectifs, de protéger les salariés et la population. Pour cela il faut évidemment plus que des déclarations, il faut faire des choix, changer les lois, prendre décisions politiques "originales" et fermes, maintenant.

Publié dans Ford, Ford Blanquefort

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