Grandes manœuvres en cours dans l'industrie automobile

Divulguées à petite dose dans la presse financière, ce sont les affaires des capitalistes préparant rachats et fusions à coups de milliards d’euros accumulés à partir du travail des salariés de l’industrie automobile. Cette nouvelle vague de restructurations implique PSA, Fiat, Renault et Mercedes en Europe. Leur objectif permanent de réduction des coûts est aujourd’hui mis d’avantage sous tension par les changements en terme de motorisation des voitures et de véhicules électriques. Leurs investissements dans ces domaines, ils veulent les faire payer par les salariés. Autant être prévenus !

Et autre confirmation; les familles d'actionnaires rentiers Agnelli et Peugeot, éjectés de la direction opérationnelle de  leurs groupes, sont toujours là  lorsqu'il de discuter et d'encaisser gros sous et dividendes. .

Mercredi 17 avril BFM Business, citant des "sources proches des négociations", c’est à dire des fuites organisées en haut lieu, rapporte :

Les discussions s’intensifient entre PSA et Fiat-Chrysler sur les sujets financiers et opérationnels. Au plan financier d’abord, le principal actionnaire de Fiat, la famille Agnelli, semble vouloir vendre toute sa participation de 29% en cash. Une demande exigeante qui obligerait Peugeot à racheter 100% du capital de Fiat à travers une OPA pour 25 milliards d’euros en cash !

En attendant, les Agnelli font monter les enchères et discutent avec d’autres constructeurs européens. Parmi eux, plusieurs sources rapportent que Renault « a pris contact » avec les propriétaires de Fiat. « Les échanges ont lieu au plus haut niveau » explique une source. Le nouveau président de Renault, Jean-Dominique Senard est à la manœuvre mais les discussions sont très préliminaires à ce stade, contrairement à celles engagées avec Peugeot.

Si Peugeot se marie avec Fiat, Renault a bien l’intention de ne pas rester les bras croisés. Selon un proche de Jean-Dominique Senard, le président de l’Alliance multiplie les pistes et « explore toutes les options, y compris un rapprochement avec Daimler ». Le constructeur de Mercedes est partenaire de longue date de Renault dont il détient 3% du capital. Depuis l’éclatement de l’affaire Carlos Ghosn, des rumeurs persistantes prêtent à Daimler la volonté de tirer son épingle du jeu pour s’insérer dans l’Alliance. 

L'agence de presse Reuters écrit le 12 avril 2019

Le président de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) John Elkann a déclaré vendredi que le constructeur italo-américain était prêt à prendre des décisions audacieuses et créatives pour s’assurer d’un avenir solide et rayonnant.

S’exprimant lors de l’assemblée générale des actionnaires du groupe, il ajouté que ce dernier entendait bien jouer un rôle dans cette ère “nouvelle et excitante” pour le secteur automobile, surtout marquée par la montée en puissance de motorisations “propres” et de nouvelles formes de mobilité (partage de véhicule, conduite autonome).

Fiat Chrysler est depuis plusieurs semaines à nouveau au coeur des spéculations sur un nouveau rapprochement entre constructeurs, dans un secteur où la taille permet toujours d’importantes économies d’échelle pour financer des investissements technologiques de plus en plus massifs.

La famille Peugeot, l’un des trois actionnaires de référence de PSA, a dit le mois dernier qu’elle soutiendrait une nouvelle acquisition du constructeur automobile si une opportunité se présente, évoquant FCA comme une option possible. (Giulio Piovaccari, Benoit Van Overstraeten pour le service français)

L’agence Reuters écrivait le 22 mars 2019 :

PSA a approché Fiat Chrysler Automobile cette année pour défendre l'idée d'un rapprochement entre les deux groupes automobiles, rapporte vendredi le Wall Street Journal, en citant des personnes proches du dossier.

Fiat Chrysler a repoussé cette approche, comme les précédentes, et les dirigeants des deux groupes ne discutent plus, d'après le journal américain. Robert Peugeot, président de la holding familiale, a déclaré cette semaine aux Echos que sa famille, l'un des trois actionnaires de référence de PSA, soutiendrait une nouvelle acquisition du constructeur automobile si une opportunité se présentait.